Menace de récession et baisse du chômage, l'immobilier commercial résiste

Exposé - Placements immobiliers Suisse - SwissLife AM - Juin 2022

Le marché suisse du travail connaît un essor, le marché de l’immobilier commercial devrait résister. Deux constats ouvrant des perspectives prometteuses sur le marché de l’immobilier, malgré les nouvelles incertitudes liées à la guerre en Ukraine et le durcissement de la politique monétaire.

A peine l’obligation de port du masque levée en Suisse le 17 février 2022 qu’une semaine plus tard, la Suisse et l’Europe se trouvaient secouées par une terrible nouvelle: les troupes russes envahissaient l’Ukraine, à la surprise quasi générale. Le changement de la situation géopolitique s’est superposé à deux autres évolutions déterminant l’environnement de marché actuel : les difficultés d’approvisionnement, principalement en provenance de Chine, ainsi que l’amorce d’un resserrement de la politique monétaire en raison de taux d’inflation plus élevés que prévu. Un premier relèvement du taux directeur par la BNS devrait intervenir au dernier trimestre 2022.
 

En revanche, le marché du travail suisse affiche des signes de dynamisme. Selon l’Office fédéral de la statistique (OFS), le nombre de postes vacants a augmenté de 37% depuis début 2021 par rapport à l’année précédente, et de 20% par rapport au niveau prépandémie. Au 4e trimestre 2021, il y avait environ 100'000 nouveaux postes à pourvoir, soit 25% de plus que la moyenne à long terme. Au 1er trimestre 2022, l’indice Adecco Job a même enregistré une hausse de 47% par rapport au trimestre de l’année précédente. En revanche, le chômage est tombé à 2,3% en avril.
 

Cette évolution n’est pas sans conséquence sur le marché des bureaux, comme le montre l’indice de l’offre des surfaces de bureaux. Au T1 2022 déjà, la mesure de l’offre de surface a baissé de 2,4% par rapport au trimestre de l’année précédente, atteignant ainsi son plus bas depuis 2013. Un contexte qui devrait s’expliquer par la recherche et le lancement d’offres d’emplois dotés de compétences numériques, des postes traditionnellement demandés dans les bureaux. Selon l’indice Adecco Job, 49% des annonces exigent désormais au moins une compétence numérique.
 

Une digitalisation croissante ne signifie toutefois pas systématiquement que chaque nouveau poste crée davantage de surfaces de bureaux. Le travail hybride ou mobile demeurera, au moins dans une certaine mesure, c’est incontestable. Les conséquences possibles pour les loyers du marché des bureaux par région sont déjà visibles, comme en témoigne l’article en page 14. Il faut toutefois s’attendre à ce que l’augmentation du nombre de postes soit suivie d’une hausse du nombre d’employés et donc d’une hausse de la demande de surfaces de bureaux. Malgré une évolution de la situation géopolitique initiale et une légère hausse des prix, il existe donc de so- lides perspectives pour l’environnement de marché en Suisse.