Une bonne année malgré tout pour La Foncière

22/01/2021

Olivier Toublan

La Foncière

6 min

Action en hausse, dividende en légère progression, et deux gros projets dans le pipe-line, bref, malgré une année mouvementé, l’exercice 2019-2020 de La Foncière s’est bien terminé. Avec une performance annuelle de près de 15%.

 

La Foncière, un des plus vieux fonds immobiliers de Suisse, créé en 1954, vient de publier ses résultats annuels, après une année 2020 mouvementée.


« Nous avons heureusement traversé la crise sanitaire sans trop de dégâts, car nous avons 75 % de notre état locatif qui provient du résidentiel, qui n'a pas vraiment été touché par la crise », explique Arnaud de Jamblinne, directeur général, qui assure que « les pertes liées au Covid représentent moins de 1% ». Ces «très bons résultats dans une période difficile » expliquent une nouvelle hausse du dividende, à 2,20 francs (2,17 lors de l’exercice précédent), pour un rendement néanmoins en baisse, à 1,66% (alors qu'il était de 1,79% lors de l’exercice précédent). Ce qui reste, comme le rappelle Arnaud de Jamblinne, plus de deux points de pourcent supérieur à celui des obligations de la Confédération. Quant à la performance globale de l'exercice, elle est de 14,8%, nettement plus élevée que la performance de l'indice de référence, le SXI Real Estate Funds, qui a été de 8,2 %.
 

L’agio, finalement, a poursuivi son augmentation, passant de 41 % à 47 % de la valeur nette d'inventaire. Autrement dit, l’attrait des investisseurs reste fort, comme l’a d’ailleurs prouvé l’augmentation de capital du mois de mars. « Malgré la tempête boursière, le 100 % des parts émises ont été souscrites, ce qui nous a permis de lever un peu plus de 100 million de francs », se réjouit Arnaud de Jamblinne.

En conséquence, la fortune totale du fonds a augmenté d'environ 8%, à presque 1,6 milliards de francs. Pour une fortune nette de 1,2 milliards de francs, et un coefficient d'endettement  de 15,5 %, en baisse notable par rapport à l'exercice précédent (presque 20%). Tout cela représente aujourd'hui 4245 logement - l'immobilier résidentiel et mixte représentant un peu plus de 85 % du portefeuille de la foncière, essentiellement situé dans les cantons de Vaud et de Genève - et un peu plus de 81 million de francs de revenus locatifs.
 

Quant au futur – alors que le gros chantier de ces dernières années, l’immeuble Lyon 77, à Genève, est désormais entièrement loué, assure Arnaud de Jamblinne, y compris les surfaces commerciales - il va s’articuler sur deux nouveaux projets : la reconstruction d’un immeuble, à Servette, qui va être prochainement lancée et « un projet très important sur la rive droite, d’environ 200 logements. On attend les permis dans les prochaines semaines ».

 

Comme on pouvait s'y attendre l’action a été chahutée durant l’exercice, avec une baisse de 25 % en mars 2020, quand, suite à l'arrivée du coronavirus, tous  les marchés boursiers se sont effondrés. Avant une forte reprise, avec, pour la Foncière, un cours, le 20 janvier 2021, qui a retrouvé les sommets atteints au début de l’année dernière, à 140 francs (soit une capitalisation boursière d'environ 1,9 milliards de francs). Pour l'exercice sous revue, c'est-à-dire du 30 septembre 2019 au 30 septembre 2020, la hausse de l'action a été d'environ 10 %.
 

Autre point intéressant, développé dans le rapport annuel, celui de la gestion responsable et de la durabilité. Si, sur ce point, La Foncière n'est pas mal placée, comparée à ses pairs de taille semblable, elle reste néanmoins dans le gros du peloton, ni meilleure ni pire. Avec pourtant de notables économies d'émission de CO2 (-25%), de consommation électrique (-27%), de consommation thermique (-15%) et de consommation d'eau (-11%) réalisées, par m2, ces 10 dernières années.

 

Son parc immobilier est néanmoins encore assez loin des objectifs 2030 et 2050 de la Confédération. Pour les atteindre, selon ses propres estimations, La Foncière va devoir faire 2,5% d'économies annuelles pour la partie thermique, et 1,75% pour les émissions de CO2. Ce qui va nécessiter d'importants investissements de rénovation du parc immobilier. En fait, selon le diagnostic des experts de Signa-Terre, le fonds ne possède actuellement que deux immeubles répondant déjà aux objectifs 2030 et aucun aux objectifs 2050.


Avec un montant de 7,6 million de francs dépensés cette année, les rénovations ont été moins importantes que lors de l'exercice précédent (presque 10 million de francs). Pour Arnaud de Jamblinne, ceci s'explique « par les circonstances. A cause de la crise, nous avons dû repousser des travaux qui étaient prévus et qui n'ont pas pu être réalisés pour cause sanitaire.» On peut donc s’attendre à un effet de rattrapage cette année. ​​​​​
 

Olivier Toublan pour Immoday