Portrait
Le parcours de Gilles Basse est assez étonnant, du moins d'un point de vue géographique. En effet, ce Français, qui a passé son enfance en Normandie, s'est retrouvé à faire des études à Montréal, avant de venir travailler en Suisse, d'abord dans la banque, ensuite dans l'immobilier.
Des hasards, explique l'intéressé. Sur les conseils d'amis, il avait postulé à HEC Montréal, où sa candidature a été retenue. "Je me suis dit que ça serait une bonne expérience". Pendant ses études, il effectue un stage à Genève, où il fait connaissance de personnes qui le recruteront ensuite chez EIM, un gestionnaire de fonds de hedge funds, basé à Nyon. Malheureusement, le timing n'était pas optimal. C'était en 2008, et, suite à la crise financière, l'affaire Madoff a éclaté, qui a impacté fortement EIM. La restructuration a été profonde, et Gilles Basse a fait partie de la charrette.
Sans conséquence pour lui, puisqu'il trouve facilement un poste à la BCV. Assez rapidement, il passe dans la gestion de fortune. "J'aime le contact avec les clients, que l'on ne voit pas beaucoup quand on travaille dans l'Asset Management, avec des hedge funds".
Après 5 ans à la BCV, il quitte la banque en 2013, pour se retrouver dans l'Immobilier. Le résultat d'une nouvelle rencontre, cette fois-ci avec Anthony Collé, actionnaire et directeur du groupe MK. Sa mission : développer la Fondation Equitim, qui réunit cinq caisses de pension et gère une quinzaine de projets immobiliers, des appartements à loyers modérés, en collaboration avec des communes vaudoises, qui, en général, conservent la propriété des terrains, et cèdent leurs droits de superficie à Equitim.
Quand Anthony Collé vend son groupe MK à la société Foncia, en 2015, il conserve les différents véhicules d'investissement, qu'il intègre dans une entité nouvellement créée, Fundim. Très logiquement, Gilles Basse suit le mouvement. "En fait, j'ai changé d'entreprise mais j'ai continué à faire exactement le même travail, avec la même équipe".
Aujourd'hui, il est devenu directeur financier de Fundim, qui gère la Fondation Equitim, et trois SCmPC, Realitim I, fondée en 2011, avec un capital de 57 millions de francs, qui a été liquidée en 2020 et a généré un rendement annuel de 13 %, Realitim II, lancée en 2016, et qui devrait être liquidée en 2024 ou 2025, avec un capital de 92 millions de francs, et Realitim III, lancée récemment et qui a levé 116 millions.
Sur le plan personnel, Gilles Basse, qui aime le travail bien fait, se dit exigeant, et sans cesse à la recherche d'interactions humaines. "Je pense vraiment que l'on fait mieux les choses à plusieurs que tout seul". C'est le genre de personne toujours optimiste, qui voit le verre à moitié plein. "De toute manière, je préfère regarder devant moi que derrière moi".