COPTIS : Dix ans et toujours autant d’ambition

COPTIS : Dix ans et toujours autant d’ambition

Interview 6 min Olivier Toublan, Immoday

COPTIS, l’Association suisse des professionnels en titrisation immobilière fête ses 10 ans. Le bon moment pour faire le bilan de ses activités, de ses succès, ses échecs et ses projets. Entretien avec son président, Manuel Leuthold, et sa directrice, Andreea Stefanescu.
 

Dans le petit monde des fonds immobiliers, COPTIS, qui fête cette année ses dix ans d’existence, est devenue une référence. « Cette Association Suisse des Professionnels en Titrisation Immobilière a été fondée afin de défendre les intérêts des acteurs du secteur, et en particulier ceux de petite et de moyenne taille, qui avaient dans le passée parfois de la peine à se faire entendre auprès des autorités de régulation », explique Manuel Leuthold, président de l’association, pour qui l’objectif originel de COPTIS reste d’actualité : pousser à l’amélioration des régulations, en essayant d’éviter des dispositions réglementaires qui pourraient porter tort à ses membres.

 

Depuis dix ans, une explosion de la régulation
 

Et, sur ce sujet, il y a du travail, si on en croit Andreea Stefanescu, actuelle directrice de l’association : « En dix ans, l’environnement légal et réglementaire s’est fortement alourdi ». Ce qui a eu des conséquences sur tout le secteur de l’immobilier titrisé, par exemple en rendant plus laborieux le lancement de nouveaux fonds, dont la gestion est devenue plus exigeante. Ce qui ne veut pas pour autant dire que ces régulations sont inutiles ou exagérées. « Il ne faut jamais oublier que l’on gère la fortune d’investisseurs qui ne sont pas forcément de grands connaisseurs de l’immobilier », reconnaît Andreea Stefanescu. « Et c’est l’intérêt de ces investisseurs qui doit toujours primer. » Dans ce sens, poursuit la directrice, toutes ces régulations, même si elles ont rendu notre travail plus complexe, ont entraîné une professionnalisation des fonds immobiliers, « ce qui, à terme, est favorable à l’investisseur ».
 

Cette régulation galopante est aussi, paradoxalement, bienvenue pour COPTIS, car elle rend l’association encore plus indispensable à ses membres. Une de ses missions principales est en effet d’assurer la veille de toutes les décisions réglementaires qui peuvent impacter le secteur, au niveau fédéral comme cantonal. « Nous prêtons attention à tout ce qui se passe, et quand c’est important nous le communiquons à nos membres » résume Manuel Leuthold. « Des membres que nous allons essayer d’appuyer dès qu’une nouvelle réglementation irait contre leur intérêt. Si c’est nécessaire, nous pouvons même créer un groupe de travail pour approfondir le sujet, voire mettre en place une formation spécifique. »

 

Un lobbyisme qui fonctionne
 

Aujourd’hui, COPTIS compte une quarantaine de membres, « de qualité, qui s’impliquent vraiment » assure Manuel Leuthold, « ce qui a permis à l’association de devenir un interlocuteur consulté et respecté par les autorités de régulation avec lesquelles elle entretient de très bonnes de très régulières relations ». Mais surtout, un interlocuteur qui peut faire changer les choses. L’association met en avant plusieurs succès, « sur des thèmes importants pour l’ensemble de l’industrie tels que les personnes proches, la révision de la Lex Koller ou la RIE III ». Des succès rendus possibles par la réunion des forces de tous les acteurs du secteur, pour faire entendre notre voix auprès des autorités de régulation, explique le président de COPTIS.
 

Pour autant, ces 10 dernières années n’ont pas été qu’un chemin pavé de roses. COPTIS a aussi connu quelques déconvenues. « En ce qui concerne le taux d’endettement, la volonté de l’association était de garder un taux à 50 %. Au final, ce fut un consensus à la Suisse, à 33 % en règle générale, et 50 % en phase de lancement, de manière temporaire » se souvient Andreea Stefanescu. Une demi-victoire quand même. Une preuve aussi que l’association est vraiment écoutée par les autorités compétentes quand elle peut apporter des arguments convaincants.
 

 

Changement de direction 

 

Et pour ces 10 prochaines années ? À moyen terme, Manuel Leuthold espère une augmentation des membres, tout en sachant que l’association ne s’adresse qu’à une niche, « et que nous voulons uniquement des membres activement impliqués ». En clair, le président de COPTIS table sur deux ou trois nouveaux membres par année, pas plus.
 

À plus court terme, le grand changement, c’est le départ d’Andreea Stefanescu de la direction, un poste qu’elle occupe depuis tout juste 4 ans. « Les défis qui attendent la profession ces prochaines années sont importants. Il faut donc une directrice qui puisse consacrer beaucoup plus de temps à COPTIS, ce qui n’est malheureusement pas possible pour moi aujourd’hui, au vu de mes autres obligations professionnelles ». Une nouvelle directrice a donc été nommée, Martine Seppey-Bonvin, qui prendra ses fonctions le 1erjanvier 2022, et qui s’occupera de la gestion opérationnelle de l’association. Quant à Andreea Stefanescu, elle continuera à œuvrer, avec Manuel Leuthold, au sein du comité de direction de COPTIS auprès duquel les deux sont responsables pour les échanges avec les autorités de régulation.

 

De nouveaux défis à relever
 

C’est que les défis à relever ces prochaines années vont être nombreux. À moyen terme, la réglementation devrait continuer à croître et à se complexifier, entre autres avec l’arrivée de normes ESG. Une problématique suffisamment importante pour que COPTIS organise un groupe de travail sur ce sujet. « Les régulations se préparent, c’est maintenant qu’il faut être active comme association pour que nous puissions assurer que nos membres soient informés et préparés » explique Andreea Stefanescu, qui suit le sujet de très près.
 

À plus court terme, l’attention de COPTIS se concentre sur les effets dans le marché des fonds immobiliers de l’arrivée en bourse, l’année prochaine, de plusieurs fonds immobiliers de grande taille, d’une capitalisation boursière totale d’environ 5 milliards de francs. « On va s’intéresser de près à l’impact de l’arrivée de ces fonds en bourse, dans un marché, au final, assez petit, et peu liquide », explique Manuel Leuthold.
 

« À plus long terme, cela nous pose une autre question : Est-ce que nous devrions aussi étendre notre démarche d’échanges auprès de la bourse suisse ? » s’interroge Andreea Stefanescu. Bref, COPTIS a encore du pain sur la planche. Assez pour ne pas s’ennuyer ces 10 prochaines années.
 

Olivier Toublan, Immoday

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