Des cartes interactives pour connaître la durabilité du parc immobilier de votre commune

Des cartes interactives pour connaître la durabilité du parc immobilier de votre commune

6 min Olivier Toublan

Il est désormais possible de connaître la part d’énergie renouvelable et la quantité de gaz à effet de serre émise dans chaque commune de Suisse, grâce à un outil interactif développé par Navitas Consilium, un bureau de conseil basé en Valais.

Aujourd'hui, pour tous les investisseurs, les propriétaires et les communes, la durabilité de l'immobilier est devenue prioritaire. C'est que les objectifs 2050 de neutralité carbone se rapprochent et que, pour y arriver, le chemin à faire est encore considérable. 

On en a une nouvelle preuve avec l'outil interactif récemment mis à disposition par Navitas Consilium, un bureau de conseil en énergie-climat basé en Valais. 

Grâce aux données du Registre fédéral des bâtiments et des logements publiées par l'Office fédéral de la statistique, et aux compétences des experts valaisans qui ont interprété et agrégé toutes les informations - elles concernent pas moins de 3 millions d'immeubles - il est désormais possible de visualiser, à l'aide de cartes en ligne, pour chaque commune, la part d'énergie renouvelable utilisée par le parc immobilier, ainsi que la quantité d'émission de gaz à effet de serre générée pour chauffer le bâti. 

Les grandes villes, mauvaises élèves 

Commençons par la part d'énergie renouvelable.

La ville suisse la mieux placée, selon les sources utilisées et les calculs de Navitas Consilium, est Lausanne, avec un taux d'énergie renouvelable de 28%. La pôle position de la capitale vaudoise n'est pas vraiment une surprise d'ailleurs, comme l'explique Gabriel Ruiz, directeur du cabinet de conseil. Lausanne possède en effet un important réseau de chaleur à distance historique, relié à sa principale usine d'incinération des déchets. 

La pire à ce jour est Genève, avec un taux d'énergie renouvelable de seulement 4%. Le reste, c'est de l'énergie importée, essentiellement fossile en parlant du mazout et du gaz, ou de l'électricité non renouvelable. Donc rien de très durable.

Entre ces deux extrémités, les autres grandes villes de Suisse qui, toutes, sans exception, sont encore très loin d'une prochaine neutralité carbone. Qui nécessiterait, bien évidemment, un taux beaucoup plus élevé d'utilisation d'énergie renouvelable locale par le biais de panneaux solaires, , de pompes à chaleur, de chauffage à distance, ou de système au bois. 

Pas mieux du côté de la consommation de CO2

Du côté des émissions de gaz à effet de serre, la situation n'est guère plus reluisante, comme le montrent les cartes mises à disposition par Navitas Consilium.

En ce qui concerne le parc bâti, qui représente près de 40 % de la consommation énergétique totale du pays, on est encore, sans surprise, très loin du compte (avec un objectif de zéro émission net d’ici à 2050, imposé par la Confédération, pour satisfaire les objectifs de l'accord de Paris). En effet, les grandes villes sont toujours d'importantes émettrices de gaz à effet de serre.

Berne fait figure de bon élève, avec des émissions de 23 kgCO2/m2, suivie par Lausanne (24). Genève et Lugano se retrouvent en queue de peloton, avec respectivement des émissions de 35 et 37 kgCO2/m2. 

Bref, comme l'explique Navitas Consilium, le parc bâti des grandes communes de Suisse a encore du chemin à faire avant d'atteindre la neutralité carbone, à commencer par consommer moins (principe de sobriété) à défaut de pouvoir consommer des énergies renouvelables. 

La situation pourrait évoluer rapidement

Ceci dit, la situation actuelle devrait évoluer rapidement, dans le bon sens, assure Gabriel Ruiz. Pour lui, les villes, qui pendant longtemps ont misé sur les énergies de réseau et les systèmes individuels fossiles, en raison de leur faible encombrement et de leur densité énergétique importante, ces villes ont désormais bien compris la nécessité de développer leur réseau thermique et l’utilisation d’énergie renouvelable. Elles prévoient d'importants investissements dans ce domaine au cours de ces prochaines années. Pour renforcer cette tendance, certaines villes osent adopter de nouveaux cadres réglementaires plus contraignants (ce qui est le cas de Genève par exemple).

Cependant, au vu de l'importance et de la durée des chantiers prévus, il faudra encore attendre plusieurs années avant de voir une amélioration significative dans les chiffres. Mais les décisions ont été prises, ou sont sur le point de l'être, la prise de conscience est générale, et un optimisme mesuré peut être de mise. 

Un objectif de neutralité carbone atteignable ? 

Un des avantages des indicateurs développés par Navitas Consilium, c'est de pouvoir analyser l'évolution sur le long terme des données publiées par les communes sur la consommation énergétique de leur parc bâti, puisque ces données seront régulièrement mises à jour sur les cartes interactives.

Avec, quand même, une grande question : cet objectif de neutralité carbone en 2050 est-il vraiment atteignable ? Plusieurs gros investisseurs immobiliers estiment en effet que c'est impossible.

Ce n'est pas l'avis de Gabriel Ruiz d’un point de vue énergétique. Certes, en Suisse, le parc bâti est souvent ancien, avec un mix énergétique qui dépend encore trop des énergies fossiles. Mais la technologie pour arriver à la neutralité carbone existe (autant en termes de modes constructifs que d’approvisionnement énergétique). La transition va prendre du temps, demander des efforts importants, les chantiers seront complexes, mais l'objectif est atteignable. Encore faut-il que l'on y mette les moyens. Humains et financiers. 

Un impact positif sur le développement économique suisse

Cette transition réalisée au pas de charge aura aussi un impact favorable sur l'économie suisse, estime Gabriel Ruiz, puisque les travaux de rénovations et les ressources énergétiques renouvelables, dans lesquelles il va falloir beaucoup investir si l'on veut arriver à la neutralité carbone, sont généralement locales. 

Des investissements - isolation de l’enveloppe, installations photovoltaïques, pompes à chaleur, chauffage à distance, nouveaux réseaux de distribution d'énergie pour le bâti, etc. - qui se feraient d'ailleurs essentiellement dans les villes, puisque, comme l'explique Navitas Concilium, ce sont les zones les plus peuplées du pays qui ont globalement le taux d'énergie renouvelable le plus faible du pays.

Olivier Toublan, Immoday

Partager cet article sur:


Disclaimer

L’utilisateur confirme explicitement en sélectionnant la case d'acceptation au bas de la présente mise en garde (Disclaimer) qu’il remplit les critères relatifs au choix effectué ci-dessus et qu’il a lu et compris le présent Disclaimer et en accepte les termes.

L’utilisateur confirme avoir compris que les informations relatives aux titres publiés sur cette section du site internet concernent uniquement des émetteurs suisses qui ne sont pas nécessairement approuvés par la FINMA et qui, dans ce cas, ne doivent pas être proposés ou distribués à des investisseurs non qualifiés en Suisse ou à partir de la Suisse.

Certains placements collectifs publiés dans la présente section du site internet ne sont en effet pas soumis à la surveillance de la FINMA et les investisseurs ne bénéficient dès lors pas de la protection offerte par la LPCC. Le contenu de la présente section du site internet sert uniquement à des fins informatives. Bien que Immoday prenne toutes les mesures appropriées pour garantir l’exactitude des informations au moment de leur publication, aucune assurance ni garantie, explicite ou implicite, concernant l’exactitude, la fiabilité ou l’exhaustivité des informations n’est fournies.

Les informations publiées, en particulier les prix et les cours ne constituent pas une sollicitation, une offre ou une recommandation (i) d’acheter, de vendre, de souscrire ou de racheter des titres, ni (ii) d’effectuer des transactions, de mettre en œuvre ou de participer à une stratégie commerciale particulière ou de conclure des actes juridiques quels qu’ils soient. Le présent site internet et son contenu ainsi que les éléments accessibles à travers lui ne constituent pas non plus, sauf mention expresse sur un document accessible via le site internet, un prospectus d'émission au sens des articles 652a resp. 1156 du Code des obligations suisse ni un prospectus simplifié au sens de l'article 5 LPCC.

Enfin, le présent site internet ne constitue pas une plateforme de distribution, ni un système de négociation. A ce titre, Immoday n’est pas soumis à la surveillance de la FINMA et ne nécessite aucune autorisation de sa part ou de celle d’une autre autorité.

Les informations figurant sur cette section du site internet s'adressent uniquement aux investisseurs avec siège ou domicile en Suisse. Elle ne s’adresse pas aux personnes soumises à une législation leur interdisant l’accès à cette section du fait de leur nationalité, de leur domicile ou de toute autre raison. Si de telles restrictions vous sont applicables, vous n'avez pas le droit d'accéder à ces informations.

En particulier, la présente section du site n’est pas destinée aux personnes résident aux Etats-Unis, dans ses territoires ou aux îles caïmans ou ressortissant des Etats-Unis. En accédant au site internet de Immoday, vous confirmer ne pas être ressortissant ou résidant des Etats-Unis ("US Person").

Si l’utilisateur n'accepte pas ou ne comprend pas le présent Disclaimer, la case de refus ci-dessous doit être sélectionnée et il est interdit de poursuivre et d’accéder au site internet.

Je confirme avoir lu et compris, et j'accepte les termes de la présente mise en garde.

Je refuse

J'ai lu la présente mise en garde et les termes de la présente et je ne suis pas d'accord ou je n’ai pas compris les dites dispositions et / ou je ne veux pas continuer sur le site internet pour d'autres raisons.

S'abonner à la newsletter


Choose Your Language