Les locataires vont souffrir en 2023

Les locataires vont souffrir en 2023

5 min Olivier Toublan

Jamais le taux de vacance n'avait autant baissé en l'espace de douze mois qu'en 2022. Dans de nombreux endroits, la pénurie de logement s'approche, et aucun signe d’une augmentation du nombre de constructions. Ce qui va entraîner une forte hausse des loyers, pour les nouveaux locataires, mais aussi pour les locataires déjà en place.

Les prochains mois s'annoncent vraiment moroses pour les locataires, qui devraient subir à nouveau une forte hausse des loyers. C'est du moins ce que montrent toutes les statistiques immobilières, telles qu'elles sont résumées dans la dernière étude publiée par les experts de Raiffeisen, dans le dernier numéro de Immobilien Schweiz. Ils prévoient, dans de nombreux endroits, un manque, voire une pénurie de logements. 

Pour eux, le constat est clair : " avec un recul en 2022 de 1,54% à 1,31% du parc total, jamais le taux de vacance n'avait autant baissé en l'espace de douze mois qu'en 2022".  

Le taux de vacance va continuer de baisser  

Pire, les économistes de Raiffeisen estiment que ce taux de vacance va continuer de baisser. En effet, « les demandes de permis de construire déjà déposées permettent d'estimer de manière fiable la production de logement des deux prochaines années et de prédire la direction que prendra le marché suisse du logement. » Le problème, c’est que le nombre de demandes déjà déposées ne permet pas d'anticiper un retournement du marché. 

Comme l'expliquent les économistes, cette pénurie était prévue depuis longtemps. Les causes en sont connues. L'immigration ne ralentit pas et "elle stimule une demande de logements déjà très active, en particulier celle de logements locatifs". Quant aux raisons pour lesquelles la production de logement ne suit pas la hausse de la demande, elles sont, elles aussi, connues, du prix des terrains aux chicaneries administratives, en passant par la multiplication des recours. Sans oublier l'envol du coût des matériaux de construction et de la main d'œuvre, poussés à la hausse par le retour de l'inflation.

Dans ce contexte, et même si, pour la première fois, les loyers en 2022 sont repartis à la hausse, après des années de baisse, cela n'est pas suffisant pour justifier de nouveaux investissements dans l'immobilier, assurent les économistes de Raiffeisen. 

Une hausse des revenus locatifs insuffisante pour les propriétaires  

"La hausse de 1,5% des revenus locatifs en 2022 n'est pas encore proportionnelle à la nette augmentation des coûts de financement, des coûts de construction et des prix des terrains, avec lesquels les développeurs de projets doivent calculer dans le contexte actuel du marché. Seule une hausse nettement plus forte des nouveaux loyers pourrait, dans le contexte actuel du marché, créer les incitations nécessaires à la production de davantage de nouveaux logements".  

Et ceci même si "la commercialisation des nouveaux logements n'a jamais été aussi facile depuis longtemps". En effet, au cours des deux dernières années, environ 90 000 nouveaux logements ont été construits et à peine plus de 5% n'ont pas (encore !) trouvé de locataire ou de propriétaire. Il y a deux ans, ce taux était encore de 11%, rappellent les économistes de Raiffeisen.

Les temps sont durs pour les nouveaux locataires   

Quoi qu'il en soit, si l'on en croit les prévisions de la banque, d'ici 2024, le taux de logements vacants devrait passer sous la barre des 1%. Avec, il faut quand même le préciser, des différences importantes entre les régions. Selon les dernières statistiques, les cantons de Genève, Zurich et Zoug affichent déjà des taux de vacance des logements locatifs nettement inférieurs à 1%. "Ici, on peut effectivement parler depuis longtemps d'une situation de pénurie". Par contre, au Tessin, à Soleure et dans le Jura, les marchés du logement locatif sont encore très fluides avec des taux de vacance des logements locatifs supérieurs à 5%. 

Mais revenons à la moyenne suisse. Ce n'est pas la première fois que le taux de vacance passe sous la barre des 1 % ces 20 dernières années (on a déjà vu un tel taux entre 2003 et 2005, ainsi qu'entre 2008 et 2013). Ce qui donne d'ailleurs une bonne base de comparaison. Car pendant ces périodes, on avait observé une croissance annuelle des loyers proposés nettement supérieure à 3%. "Il en sera de même cette fois-ci, car aucun signe de détente n'est perceptible dans une perspective à moyen terme. Les nouveaux locataires vont donc devoir affronter des temps difficiles". 

Les locataires en place ne seront pas non plus épargnés

Les hausse de loyers ne devraient pas non plus épargner les locataires en place, estiment les experts de Raiffeisen. Ils prévoient en effet que le taux hypothécaire de référence devrait encore augmenter deux fois d'ici 2024. "Dans la mesure du possible, les bailleurs répercuteront cette hausse sur les locataires". En outre, 40% de l'inflation, actuellement nettement plus haute que la moyenne de ces dernières années, peuvent être répercutés sur les locataires, conformément au droit du bail. Ce qui, selon les calculs des économistes, devrait représenter une hausse des loyers de près de 10 % d'ici 2024, "soit deux augmentations de 3% dues à deux adaptations du taux d'intérêt de référence, 2,5% supplémentaires résultant de la répercussion de 40% du renchérissement annuel, ainsi qu'environ 1% supplémentaire dû à l'augmentation générale des coûts". Donc, pas de miracle pour les locataires en place, et pas non plus de contestation possible, puisque c'est ce que prévoit le droit du bail, pour préserver le pouvoir d'achat du capital propre des bailleurs.

Olivier Toublan - Immoday.ch

Partager cet article sur:


Disclaimer

L’utilisateur confirme explicitement en sélectionnant la case d'acceptation au bas de la présente mise en garde (Disclaimer) qu’il remplit les critères relatifs au choix effectué ci-dessus et qu’il a lu et compris le présent Disclaimer et en accepte les termes.

L’utilisateur confirme avoir compris que les informations relatives aux titres publiés sur cette section du site internet concernent uniquement des émetteurs suisses qui ne sont pas nécessairement approuvés par la FINMA et qui, dans ce cas, ne doivent pas être proposés ou distribués à des investisseurs non qualifiés en Suisse ou à partir de la Suisse.

Certains placements collectifs publiés dans la présente section du site internet ne sont en effet pas soumis à la surveillance de la FINMA et les investisseurs ne bénéficient dès lors pas de la protection offerte par la LPCC. Le contenu de la présente section du site internet sert uniquement à des fins informatives. Bien que Immoday prenne toutes les mesures appropriées pour garantir l’exactitude des informations au moment de leur publication, aucune assurance ni garantie, explicite ou implicite, concernant l’exactitude, la fiabilité ou l’exhaustivité des informations n’est fournies.

Les informations publiées, en particulier les prix et les cours ne constituent pas une sollicitation, une offre ou une recommandation (i) d’acheter, de vendre, de souscrire ou de racheter des titres, ni (ii) d’effectuer des transactions, de mettre en œuvre ou de participer à une stratégie commerciale particulière ou de conclure des actes juridiques quels qu’ils soient. Le présent site internet et son contenu ainsi que les éléments accessibles à travers lui ne constituent pas non plus, sauf mention expresse sur un document accessible via le site internet, un prospectus d'émission au sens des articles 652a resp. 1156 du Code des obligations suisse ni un prospectus simplifié au sens de l'article 5 LPCC.

Enfin, le présent site internet ne constitue pas une plateforme de distribution, ni un système de négociation. A ce titre, Immoday n’est pas soumis à la surveillance de la FINMA et ne nécessite aucune autorisation de sa part ou de celle d’une autre autorité.

Les informations figurant sur cette section du site internet s'adressent uniquement aux investisseurs avec siège ou domicile en Suisse. Elle ne s’adresse pas aux personnes soumises à une législation leur interdisant l’accès à cette section du fait de leur nationalité, de leur domicile ou de toute autre raison. Si de telles restrictions vous sont applicables, vous n'avez pas le droit d'accéder à ces informations.

En particulier, la présente section du site n’est pas destinée aux personnes résident aux Etats-Unis, dans ses territoires ou aux îles caïmans ou ressortissant des Etats-Unis. En accédant au site internet de Immoday, vous confirmer ne pas être ressortissant ou résidant des Etats-Unis ("US Person").

Si l’utilisateur n'accepte pas ou ne comprend pas le présent Disclaimer, la case de refus ci-dessous doit être sélectionnée et il est interdit de poursuivre et d’accéder au site internet.

Je confirme avoir lu et compris, et j'accepte les termes de la présente mise en garde.

Je refuse

J'ai lu la présente mise en garde et les termes de la présente et je ne suis pas d'accord ou je n’ai pas compris les dites dispositions et / ou je ne veux pas continuer sur le site internet pour d'autres raisons.

S'abonner à la newsletter


Choose Your Language