Dix ans après, moins de logements locatifs à cause de la Lex Weber

Dix ans après, moins de logements locatifs à cause de la Lex Weber

3 min Olivier Toublan

La loi sur les résidences secondaires a entraîné des conséquences inattendues. Par exemple, elle exacerbe la pénurie de logements locatifs dans les communes touristiques. Avec, désormais, une offre inférieure à la moyenne nationale et même plus faible que celle de grandes villes comme Zurich ou Genève.

A l’époque de la votation, en mars 2012, les milieux immobiliers avaient dit pis que pendre de la loi sur les résidences secondaires. Si la catastrophe promise, surtout dans les stations touristiques, n’a pas eu lieu, la Lex Weber a quand même eu des conséquences néfastes et parfois inattendues. Comme la pénurie de logements locatifs dans les communes concernées. C’est du moins la conclusion à laquelle sont arrivés les économistes de Wüest Partner dans une récente étude. 

Ils sont d’abord partis d’un constat : la pénurie de logements locatifs se manifeste non seulement dans les régions de plaine densément peuplées, mais aussi dans de nombreuses communes touristiques. « Certaines destinations comme Zermatt, Scuol, Saanen ou Davos affichent un taux d’offre de logements locatifs nettement inférieur à la moyenne nationale déjà basse et même plus faible que celui des grandes villes de Zurich et Genève ». Avec comme conséquence, pour la population locale et pour de nombreux travailleurs saisonniers, qu’il est devenu difficile de trouver un logement qui corresponde à son budget. 

La Lex Weber a réduit le nombre de nouveaux logements locatifs 

Partant de ce constat, les économistes de Wüest Partner ont cherché à savoir s’il existait un lien entre l’introduction de la Lex Weber et la forte baisse de l’offre de logements locatifs dans les communes touristiques. On le sait, depuis l’introduction de la loi, la construction de nouvelles résidences secondaires classiques est interdite dans les communes dont la part de résidences secondaires dépasse 20%. Ce qui a concrètement signifié, dans de nombreuses communes touristiques, l’arrêt pur et simple de ce genre de constructions. Si, pour les promoteurs, l’apocalypse annoncée n’a pas eu lieu - ils se sont tournés vers les rénovations – cette Lex Weber a bien entraîné des dommages collatéraux inattendus en ce qui concerne la construction de logements locatifs. 

Comme l’explique Wüest Partner, avant l’entrée en vigueur de la loi, de nombreuses communes (à l’instar de Sils ou Crans-Montana) n’autorisaient la construction de résidences secondaires que si une partie des nouveaux objets construits étaient vendus ou loués comme résidences principales. Ces réglementations ont encouragé la construction de logements locatifs.  « L’interdiction de la construction de résidences secondaires a rendu impossible la création de logements locatifs par le biais de ces subventionnements croisés entre résidences secondaires et logements locatifs ». 

Un impact concret important

Voilà pour l’intuition. Pour la confirmer, l’observation du marché montre en effet que « les demandes et les permis de construire de logements locatifs ont continué d’augmenter dans les communes non-concernées par la Lex Weber dans les années qui suivent son introduction, alors qu’ils ont stagné dans les communes concernées ». 

Ensuite, les spécialistes de Wüest Partner ont cherché à quantifier l’effet de la Lex Weber sur la base d’un modèle statistique. Leurs résultats indiquent qu’il y a effectivement « un effet différentiel négatif et significatif de la Lex Weber sur l’activité de construction des communes concernées, par rapport aux communes non-concernées ». En gros, on y délivre désormais 40% moins de permis de construire de logements locatifs. Ce n’était clairement pas un des buts de la loi, ça n’en reste pas moins l’une de ses conséquences. 

Olivier Toublan, Immoday

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