Portrait
Marie-Claude Müller aime son métier, même si elle n'a pas hérité de la partie la plus facile. En effet, elle doit convaincre des gros investisseurs, des institutionnels, des caisses de pension, d'acheter des immeubles dans une région, Neuchâtel et le Jura, qui n'est pas, a priori, celle qui les intéresse le plus. "C'est effectivement une région difficile, où chaque opération est un challenge. Il faut donc faire preuve d'un peu de pugnacité."
Et pourtant, elle assure qu'il y a, ici, quelques pépites, qui rapportent des rendements de 4,5 % à 5 %, de quoi faire rêver tous les institutionnels qui achètent désormais des immeubles à Genève avec des rendements de moins de 2 %. Le problème ? L'incertitude économique, le départ des plus gros salaires, des risques de taux de vacances plus important, et surtout des objets trop petits pour intéresser les gros institutionnels. La solution ? Bien travailler son portefeuille client, convaincre des fonds plus petits, ou de riches particuliers, qui profitent de ces occasions qui passent sous le radar des institutionnels.
Marie-Claude Muller est née dans le jura-bernois, elle a fait des études commerciales à Bienne et Delémont, dans les années 1980. Pour changer un peu d'air, elle s'en va d'abord travailler à Genève dans une banque privée, active dans la gestion de fortune. Puis c'est la Banque cantonale bernoise et la Banque cantonale du Jura, avant de bifurquer vers l'immobilier. Elle travaille pendant quelques années pour un promoteur à Neuchâtel, avant de retourner dans le domaine bancaire, dans un département crédits et hypothèques. À la fin des années 1980, elle se retrouve au Credit Suisse, qui venait de racheter la Banque populaire suisse, et qui avait mis en place une structure de désinvestissement immobilier basée à Zürich pour laquelle Marie-Claude Müller va travailler durant plusieurs années, au montage des dossiers, aux évaluations, et finalement au courtage.
Elle poursuit pendant 2 ans ses activités à la gérance Livit, avant de créer, en 2003, sa propre structure, DMC Müller Immobilier, avec son bureau de Neuchâtel et en partenariat avec DMC Immobilier à Lausanne. "Je m'occupais essentiellement de courtage, d'expertise et d'estimation".
15 ans plus tard, en 2018, elle rejoint le groupe Naef à Neuchâtel, où elle poursuit ses activités de courtage. En 2020, elle est également devenue responsable investissement de ce qui est maintenant Naef Commercial Knight Frank Neuchâtel, "une structure mise en place par le groupe pour s'occuper des plus gros investisseurs, acquéreurs ou vendeur, et leur offrir un service professionnel, ciblé selon leurs besoins".
Quand à ses objectifs, désormais, c'est la transmission de son savoir-faire et de son expérience à la nouvelle génération.