Regardez également le message vidéo du Prof. Dr Donato Scognamiglio
Zürich, 14 octobre 2025 – Les prix de l'immobilier résidentiel ont continué d'augmenter au troisième trimestre 2025. Selon le «IAZI Private Real Estate Price Index», les acheteurs ont déboursé 1,0% de plus qu'au trimestre précédent. Sur une base annuelle, cela représente une hausse des prix de 2,6% pour les logements en propriété. La disposition à payer a augmenté un peu plus fortement pour les villas (1,1%) que pour les appartements en propriété (0,8%).
La dynamique positive s'est également confirmée pour les immeubles de rapport. Selon le «IAZI Investment Real Estate Price Index», les prix de transaction des immeubles à usage résidentiel et mixte ont progressé de 1,3% au troisième trimestre, signe d’une hausse sensible de la demande. Sur un an, la croissance s’établit à 1,5%, un rythme légèrement supérieur mais nettement en deçà de la moyenne à long terme de 3,0% enregistrée depuis 1998. Les indices de prix de CIFI sont basés sur les ventes de gré à gré réalisées dans toute la Suisse et financées par des crédits hypothécaires octroyées par les banques.
La politique monétaire expansionniste reste un moteur essentiel de cette évolution : en septembre, la Banque nationale suisse a réaffirmé sa politique de taux zéro. Cela renforce l'attrait relatif des immeubles de rendement par rapport aux titres à revenu fixe. À cela s'ajoute la réputation de l'immobilier suisse en tant que valeur refuge dans un contexte d'incertitudes géopolitiques. Les changements dans les rapports de force mondiaux, les conflits militaires, les barrières commerciales et l'endettement croissant de nombreux pays occidentaux renforcent encore l’attrait de la Suisse comme place d'investis-sement.
Le troisième trimestre a par ailleurs apporté une perspective de soulagement financier aux propriétaires : le peuple suisse s'est clairement prononcé en faveur de la suppression de la valeur locative, même dans les cantons où les locataires constituent une nette majorité. On peut toutefois supposer que cette décision politique n'aura qu'une influence marginale sur l'évolution des prix sur le marché immobilier. Les facteurs essentiels tels que l'immigration, les taux d'intérêt et la rareté des terrains à bâtir restent déterminants.
Les perspectives sont toutefois assombries par les droits de douane américains sur les exportations suisses, qui devraient désormais également s'appliquer aux produits pharmaceutiques. Ces derniers représentent plus de la moitié de l’ensemble des exportations (hors métaux précieux). À Bâle-Ville, la part des produits pharmaceutiques dans les exportations atteint même environ 80%, dont une proportion importante est destinée au marché américain. Dans des cantons tels que Nidwald, Neuchâtel, Argovie, Valais et Vaud, où plus de 20% des exportations sont dirigées vers les États-Unis, l'industrie manufacturière pourrait également être affectée. Il est difficile de savoir si, et dans quelle mesure, cette évolution aura un impact sur les marchés immobiliers. Il est toutefois probable que les entreprises réagissent avec prudence et fassent preuve de retenue, notamment en matière de planification du personnel. L'immigration liée au marché du travail, déjà inférieure en 2025 à celle de l'année précédente, pourrait donc encore s'affaiblir dans les mois à venir. Un recul marqué de la demande en logements ne serait cependant à envisager que dans un scénario économique nettement plus défavorable, ce qui ne semble pas se profiler à ce stade : même si la croissance économique devrait être quasi nulle au second semestre 2025, une récession n'est pas attendue. En revanche, certains marchés régionaux de surfaces commerciales et industrielles pourraient subir des pressions en raison de restructurations et de faillites d'entreprises.
Editeur
IAZI AG
Thurgauerstrasse 36
CH-8050 Zurich
www.cifi.ch