Les rapports annuels et semestriels des produits immobiliers commencent désormais fréquemment par une formule bien connue :« Nous vous informons que nos résultats sont solides. » Une telle déclaration ne suffit toutefois pas — en particulier lorsque le management n’est pas en mesure de présenter un positionnement stratégique convaincant.
Les perspectives pour l’année 2025 sont favorables: les évaluations repartent à la hausse et le coût de la dette recule. Malgré la baisse du taux hypothécaire de référence, peu de locataires demandent une réduction de loyer, ce qui se traduit par une progression des revenus locatifs. La demande en immobilier reste élevée, les investisseurs continuant d’anticiper un environnement de taux d’intérêt négatifs. En conséquence, tant les prix de l’immobilier que les cours des fonds et des actions cotés enregistrent des hausses significatives. Malgré ces indicateurs positifs, il est bien connu que les marchés n’évoluent pas de manière linéaire.
La vigueur exceptionnelle du marché immobilier suisse surprend, notamment dans le contexte des tensions géopolitiques actuelles et des mises en scène médiatiques orchestrées par Oncle Donald. Parallèlement, la volatilité à court terme augmente, et les risques liés au crédit deviennent un sujet d’attention croissant. Claudio Saputelli de l’UBS anticipe que les banques devront revoir leurs critères de financement à moyen terme. Cela devrait notamment restreindre l’octroi de crédits aux investisseurs privés. Depuis le début de l’année, une tendance croissante au désendettement est observable dans l’environnement des véhicules de placement — les augmentations de capital annoncées laissent entrevoir un été actif.
Dans le domaine de la durabilité, le tableau est contrasté : selon l’Office fédéral de la statistique, environ 52 % des bâtiments en Suisse sont encore chauffés aux énergies fossiles. Neuchâtel (66 %) présente les parts les plus élevées, tandis que Bâle-Ville (27 %) affiche les plus faibles. Aujourd’hui, l’ensemble des gestionnaires d’actifs suisses dispose de stratégies de durabilité — mais ce qui compte réellement, c’est leur mise en oeuvre concrète, crédible et mesurable. De plus en plus de produits s’alignent sur des standards reconnus tels que SSREI et GRESB.
L’optimisation durable d’un portefeuille nécessite du temps, de la rigueur et un engagement clair en faveur de la création de valeur à long terme. Dans ce contexte, la notion de « risk-adjusted return » prend une importance croissante. En conclusion : même le marché suisse n’est pas à l’abri des effets des stratégies de communication géopolitique — M. Trump reste actif.