Le Texas bannit les normes ESG. Cette décision lui coûte une fortune

Le Texas bannit les normes ESG. Cette décision lui coûte une fortune

Durabilité 4 min Immoday

Refuser, pour des questions doctrinaires, de travailler avec des banques qui respectent les normes ESG génère des coût supplémentaire pour les emprunteurs obligataires. Qui peuvent se chiffrer en centaines de millions de francs. Comme le montre l'exemple du Texas.

 

Il est rare qu'idéologie politique et bonne gouvernance financière aillent de pair. Comme le montre cette petite histoire édifiante, même si elle ne touche pas uniquement les investissements immobiliers, racontée par Quartz, un site d'information nord-américain.
 

Un peu de contexte, d'abord. En 2021, la législature du Texas a interdit aux villes de l'État de faire appel à des banques soucieuses des normes ESG, par exemple qui limitent le financement des industries du pétrole, du gaz ou des armes à feu. L'objectif était, bien entendu, de faire plier les banques. Raté.

 

Un déficit d'image plus grand que les pertes financières

 

Ces dernières ont fait leurs calculs, non seulement financiers mais aussi en termes d'image. Et plusieurs ont tout simplement décidé de ne plus travailler avec les municipalités texanes. Comme l'expliquent les journalistes de Quartz, cinq grands souscripteurs d'obligations municipales, représentant plus d'un quart de toutes les offres au Texas, se sont retirés de l'État.
 

Certes, les municipalités émettant des obligations ont su trouver d'autres moyens de financement mais, au final, ils se sont révélés sensiblement plus coûteux. Selon des chercheurs universitaires qui se sont penchés sur la question, ces municipalités ont vu leurs coûts d'emprunt augmenter en moyenne de 0,41 point de pourcentage.

 

Des centaines de millions d'intérêts supplémentaires.


Au final, les municipalités texanes devront payer entre 300 et 500 millions de dollars d'intérêts supplémentaires en raison du durcissement des conditions d'emprunt. Et cela ne concerne que les 32 milliards de dollars empruntés au cours des huit premiers mois qui ont suivi l'entrée en vigueur de la loi anti-ESG.
 

Les universitaires expliquent que, comme il y avait moins d'établissements financiers intéressés par ces obligations, les négociations ont été plus difficiles pour les municipalités et cela a augmenté les coût. En outre, ces obligations ont été vendues aux investisseurs par le biais d'un plus grand nombre de petites transactions, ce qui signifie qu'il y a eu plus d'intermédiaires, qui ont pris davantage de commissions pour chaque transaction. Finalement, avec moins de souscripteurs sur le marché, les investisseurs restants ont profité de la situation, en exigeant un rendement plus élevé.

 

La plupart des banques préfèrent leurs objectifs ESG

 

Les chercheurs reconnaissent qu'il n'était pas évident de prévoir que les banques ciblées par le gouvernement se retireraient du Texas après la loi anti-ESG. D'ailleurs, certaines d'entre elles sont depuis revenues sur le marché, au moins partiellement. "Il se peut que l'État ait modifié la manière dont il applique la règle", explique un chercheur universitaire. "Il se peut aussi que les banques aient revu leur comportement dans certains cas, afin de se mettre en conformité. Enfin, il se peut que les banques aient simplement joué la prudence, en attendant de connaître la manière dont la règle serait appliquée".
 

Quoi qu'il en soit, il est désormais clair que certaines banques, qui, non seulement doivent conclure des affaires mais aussi satisfaire aux exigences de durabilité de leurs clients, de leurs collaborateurs et même de leurs investisseurs, accordent aujourd'hui plus d'importance à leurs objectifs ESG qu'aux opérations de financement public. A contrario, il est désormais tout aussi clair que les diktats politiques purement idéologiques qui voudraient empêcher les entreprises de respecter certains critères ESG ne fonctionnent plus. Au contraire, ils se révèlent même contreproductif.
 

Olivier Toublan, Immoday

Partager cet article sur:


Disclaimer

L’utilisateur confirme explicitement en sélectionnant la case d'acceptation au bas de la présente mise en garde (Disclaimer) qu’il remplit les critères relatifs au choix effectué ci-dessus et qu’il a lu et compris le présent Disclaimer et en accepte les termes.

L’utilisateur confirme avoir compris que les informations relatives aux titres publiés sur cette section du site internet concernent uniquement des émetteurs suisses qui ne sont pas nécessairement approuvés par la FINMA et qui, dans ce cas, ne doivent pas être proposés ou distribués à des investisseurs non qualifiés en Suisse ou à partir de la Suisse.

Certains placements collectifs publiés dans la présente section du site internet ne sont en effet pas soumis à la surveillance de la FINMA et les investisseurs ne bénéficient dès lors pas de la protection offerte par la LPCC. Le contenu de la présente section du site internet sert uniquement à des fins informatives. Bien que Immoday prenne toutes les mesures appropriées pour garantir l’exactitude des informations au moment de leur publication, aucune assurance ni garantie, explicite ou implicite, concernant l’exactitude, la fiabilité ou l’exhaustivité des informations n’est fournies.

Les informations publiées, en particulier les prix et les cours ne constituent pas une sollicitation, une offre ou une recommandation (i) d’acheter, de vendre, de souscrire ou de racheter des titres, ni (ii) d’effectuer des transactions, de mettre en œuvre ou de participer à une stratégie commerciale particulière ou de conclure des actes juridiques quels qu’ils soient. Le présent site internet et son contenu ainsi que les éléments accessibles à travers lui ne constituent pas non plus, sauf mention expresse sur un document accessible via le site internet, un prospectus d'émission au sens des articles 652a resp. 1156 du Code des obligations suisse ni un prospectus simplifié au sens de l'article 5 LPCC.

Enfin, le présent site internet ne constitue pas une plateforme de distribution, ni un système de négociation. A ce titre, Immoday n’est pas soumis à la surveillance de la FINMA et ne nécessite aucune autorisation de sa part ou de celle d’une autre autorité.

Les informations figurant sur cette section du site internet s'adressent uniquement aux investisseurs avec siège ou domicile en Suisse. Elle ne s’adresse pas aux personnes soumises à une législation leur interdisant l’accès à cette section du fait de leur nationalité, de leur domicile ou de toute autre raison. Si de telles restrictions vous sont applicables, vous n'avez pas le droit d'accéder à ces informations.

En particulier, la présente section du site n’est pas destinée aux personnes résident aux Etats-Unis, dans ses territoires ou aux îles caïmans ou ressortissant des Etats-Unis. En accédant au site internet de Immoday, vous confirmer ne pas être ressortissant ou résidant des Etats-Unis ("US Person").

Si l’utilisateur n'accepte pas ou ne comprend pas le présent Disclaimer, la case de refus ci-dessous doit être sélectionnée et il est interdit de poursuivre et d’accéder au site internet.

Je confirme avoir lu et compris, et j'accepte les termes de la présente mise en garde.

Je refuse

J'ai lu la présente mise en garde et les termes de la présente et je ne suis pas d'accord ou je n’ai pas compris les dites dispositions et / ou je ne veux pas continuer sur le site internet pour d'autres raisons.

S'abonner à la newsletter


Choose Your Language