L’immobilier vacille à son tour à Paris et à Londres

25/09/2023

Immoday

Olivier Toublan

4 min

Après la Chine et une partie des États-Unis, c'est au tour de l'mmobilier anglais et français de vaciller. Avec des chiffres inquiétants pour des marchés jusquici considérés comme stables et recherchés. La Suisse sera-t-elle la prochaine sur la liste ?
 

Il y a quelques jours, nous avons publié un article sur les difficultés rencontrées par l’immobilier en Chine, et les actions du gouvernement pour stabiliser la situation. Avec une question : la crise va-t-elle être contenue au niveau local, ou s’étendre au monde entier ? D’autres grandes économies sont déjà touchées, comme une partie des États-Unis et l’Angleterre. Où les dernières statistiques montrent que le prix des habitations a chuté de -1,9 % au mois d’août ce qui représente une baisse de -4,6 % sur les 12 derniers mois. La plus importante depuis 2009. Avec des signes avant-coureurs laissant entendre que cela n’est pas terminé, puisque les spécialistes prévoient une chute d’environ 10 % de l’immobilier anglais.

 

Même des marchés très recherchés comme Paris sont en baisse
 

Encore plus inquiétant peut-être, car dans des marchés beaucoup plus proches du nôtre, l’immobilier d’une ville comme Paris, pourtant réputé stable et très recherchée par les investisseurs, est également en train de s’effondrer. Avec une baisse de -4,4 % sur un an. Et là encore, selon les dernières statistiques prévisionnelles, ce n’est pas terminé.
 

Si l’on examine un peu plus en détail la situation dans la capitale française, comme le rapporte Véronique Chocron, journaliste au journal Le Monde, aucun arrondissement n’échappe à la baisse ce qui est, selon elle, peu courant. Une baisse qui touche donc aussi les quartiers chics du centre, pourtant extrêmement recherchés par les acquéreurs et en particulier les investisseurs étrangers, où la baisse est néanmoins plus contenue, entre 1,2 % et 3 %. Par contre dans les quartiers plus populaires, moins prisés, c’est l’effondrement, avec une baisse entre 7 % et 8 % sur un an, et plusieurs arrondissements où le prix est repassé en dessous des 10'000 euros le m2.

 

Les acheteurs rechignent et font traîner les négociations
 

Signe que la baisse n’est pas finie, les négociations s’éternisent, expliquent les notaires français. Alors qu’il y a 2 ans encore les ventes se faisaient souvent en quelques jours, elles durent aujourd’hui plusieurs semaines, et, comme l’explique la journaliste du Monde, les rétractations sont nombreuses, et les banques sont de plus en plus exigeantes avant d’accorder un crédit immobilier.
 

C’est que, d’une part, les propriétaires rechignent à vendre leur bien dans un marché en baisse, et que, de l’autre, avec la forte hausse des taux hypothécaires observée ces 12 derniers mois, le taux moyen des crédits immobiliers a presque quadruplé en France, passant de 1 % en décembre 2021 à presque 4 % aujourd’hui, en août 2023.
 

Autrement dit, selon les calculs des notaires parisiens, si l’on prend en compte le prix des logements et le taux des crédits, les mensualités ont augmenté de près de 25 % pour les ménages qui veulent devenir propriétaire, par rapport à la situation de début 2022. Ce qui pèse sur les budgets, et fait hésiter plus d’un acquéreur potentiel.
 

Conséquences des hésitations des vendeurs et des difficultés rencontrées par les potentiels acquéreurs, les volumes se sont effondrés de quasiment un quart au deuxième trimestre 2023 par rapport à la même période de 2022.

 

Oliver Toublan - Immoday