Pénurie de logements: Pour s'en sortir il faut alléger les règles, assure la SSE
© Nolan Crelier

Pénurie de logements: Pour s'en sortir il faut alléger les règles, assure la SSE

Immobilier 4 min Rédaction

L'augmentation constante des prix de l'immobilier est essentiellement due à une offre qui reste chroniquement trop faible par rapport à la demande. Pour l’année 2025, on pré­voit la construc­tion de 42'000 lo­ge­ments neufs, il en faudrait 50'000 selon l’Of­fice fé­dé­ral du lo­ge­ment. Mais plutôt que d'aider les entreprises de la construction, la politique multiplie les réglementations.

Au vu des der­niers chiffres sur le manque de lo­ge­ments, la So­cié­té Suisse des En­tre­pre­neurs (SSE) propose des solutions pour accélérer le rythme. 

C'est que, malgré un vo­lume de construc­tion no­mi­nal de près de 7,5 mil­liards de francs par an, pour l’année 2025, on ne pré­voit la construc­tion que de 42'000 lo­ge­ments neufs, alors qu'il faudrait environ 50'000 lo­ge­ments sup­plé­men­taires pour répondre à la demande, selon l’Of­fice fé­dé­ral du lo­ge­ment (OFL). 

La conséquence de cette pénurie est visible dans les chiffres, avec un taux de vacance qui continue de baisser dans toute la Suisse.

Une situation critique encore accentuée par les décisions politiques

La situation est donc critique, mais "au lieu de cor­ri­ger les mau­vaises in­ci­ta­tions exis­tantes, la po­li­tique mise sur en­core plus de ré­gle­men­ta­tion", assure la Société suisse des entrepreneurs (SSE), qui a débattu du sujet lors de sa conférence de presse annuelle, début avril. Elle de­mande donc des me­sures ur­gentes pour ac­cé­lé­rer la construc­tion de lo­ge­ments. 

Avec trois axes d'attaque. Premièrement des pro­cé­dures de pla­ni­fi­ca­tion et d’au­to­ri­sa­tion plus ra­pides: ac­cé­lé­ra­tion des pro­cé­dures et li­mi­ta­tion des re­cours aux in­té­rêts dignes de pro­tec­tion de l’au­teur de l’op­po­si­tion. 

Deuxièmement, la mo­di­fi­ca­tion des bases de l’amé­na­ge­ment du ter­ri­toire: re­lè­ve­ment des co­ef­fi­cients d’uti­li­sa­tion et ré­duc­tion des dis­tances à la li­mite.

Enfin, une pesée des in­té­rêts trans­pa­rente entre la construc­tion de lo­ge­ments et la pro­tec­tion du pa­tri­moine: re­pen­ser l’ap­pli­ca­tion di­recte de l’ISOS et don­ner la même pon­dé­ra­tion aux deux in­té­rêts.

Pas sûr que ces propositions réussissent à convaincre les politiques, malgré la situation.

Une pénurie de main d'œuvre également

Mais la pénurie ne touche pas que les logements neufs, elle concerne aussi la main d'œuvre. En effet, une étude de la SSE in­dique qu’en 2040, il man­que­ra 5'600 ou­vriers qua­li­fiés. Pour y remédier, le sec­teur a opéré une re­fonte com­plètes des cur­sus, dans le but d'attirer plus d'apprentis. Un tra­vail qui com­mence à por­ter ses fruits, assure la SSE, qui prend l'exemple des maçons: En 2024, on comptait 722 ap­pren­tis, ce qui re­pré­sente une hausse de 10% par rap­port aux deux an­nées pré­cé­dentes. D’autre part, 156 per­sonnes ont com­men­cé la for­ma­tion de maçon dans le cadre d’un ap­pren­tis­sage écour­té ou d’une for­ma­tion de rat­tra­page vi­sant une cer­ti­fi­ca­tion pro­fes­sion­nelle pour adultes. 

Les salaires les plus élevés d'Europe dans la construction

Parallèlement la SSE prêche pour sa paroisse, assurant que le sec­teur de la construc­tion pro­pose des condi­tions de tra­vail at­trac­tives: les sa­laires les plus éle­vés d’Eu­rope, leur indexation sur l'inflation et une re­traite an­ti­ci­pée possible à par­tir de 60 ans. 

En chiffres, selon la SSE, un tra­vailleur non qua­li­fié gagne d’em­blée près de 5'250 francs par mois (sur 13 mois), tan­dis qu’un maçon di­plô­mé avec au moins trois ans d’ex­pé­rience gagne 6'400 francs. De­puis 2019, les sa­laires ont par ailleurs aug­men­té de 7,5% au total.

Rédaction - Immoday.ch

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