
L'augmentation constante des prix de l'immobilier est essentiellement due à une offre qui reste chroniquement trop faible par rapport à la demande. Pour l’année 2025, on prévoit la construction de 42'000 logements neufs, il en faudrait 50'000 selon l’Office fédéral du logement. Mais plutôt que d'aider les entreprises de la construction, la politique multiplie les réglementations.
Au vu des derniers chiffres sur le manque de logements, la Société Suisse des Entrepreneurs (SSE) propose des solutions pour accélérer le rythme.
C'est que, malgré un volume de construction nominal de près de 7,5 milliards de francs par an, pour l’année 2025, on ne prévoit la construction que de 42'000 logements neufs, alors qu'il faudrait environ 50'000 logements supplémentaires pour répondre à la demande, selon l’Office fédéral du logement (OFL).
La conséquence de cette pénurie est visible dans les chiffres, avec un taux de vacance qui continue de baisser dans toute la Suisse.
Une situation critique encore accentuée par les décisions politiques
La situation est donc critique, mais "au lieu de corriger les mauvaises incitations existantes, la politique mise sur encore plus de réglementation", assure la Société suisse des entrepreneurs (SSE), qui a débattu du sujet lors de sa conférence de presse annuelle, début avril. Elle demande donc des mesures urgentes pour accélérer la construction de logements.
Avec trois axes d'attaque. Premièrement des procédures de planification et d’autorisation plus rapides: accélération des procédures et limitation des recours aux intérêts dignes de protection de l’auteur de l’opposition.
Deuxièmement, la modification des bases de l’aménagement du territoire: relèvement des coefficients d’utilisation et réduction des distances à la limite.
Enfin, une pesée des intérêts transparente entre la construction de logements et la protection du patrimoine: repenser l’application directe de l’ISOS et donner la même pondération aux deux intérêts.
Pas sûr que ces propositions réussissent à convaincre les politiques, malgré la situation.
Une pénurie de main d'œuvre également
Mais la pénurie ne touche pas que les logements neufs, elle concerne aussi la main d'œuvre. En effet, une étude de la SSE indique qu’en 2040, il manquera 5'600 ouvriers qualifiés. Pour y remédier, le secteur a opéré une refonte complètes des cursus, dans le but d'attirer plus d'apprentis. Un travail qui commence à porter ses fruits, assure la SSE, qui prend l'exemple des maçons: En 2024, on comptait 722 apprentis, ce qui représente une hausse de 10% par rapport aux deux années précédentes. D’autre part, 156 personnes ont commencé la formation de maçon dans le cadre d’un apprentissage écourté ou d’une formation de rattrapage visant une certification professionnelle pour adultes.
Les salaires les plus élevés d'Europe dans la construction
Parallèlement la SSE prêche pour sa paroisse, assurant que le secteur de la construction propose des conditions de travail attractives: les salaires les plus élevés d’Europe, leur indexation sur l'inflation et une retraite anticipée possible à partir de 60 ans.
En chiffres, selon la SSE, un travailleur non qualifié gagne d’emblée près de 5'250 francs par mois (sur 13 mois), tandis qu’un maçon diplômé avec au moins trois ans d’expérience gagne 6'400 francs. Depuis 2019, les salaires ont par ailleurs augmenté de 7,5% au total.
Rédaction - Immoday.ch