Valoriser la data pour réduire l'impact environnemental

Valoriser la data pour réduire l'impact environnemental : Quel intérêt pour les fonds immobiliers ?

Au travers du Plan directeur de la recherche énergétique 2021–2024 concernant la transformation du système énergétique suisse, et de la révision totale de la loi sur le CO2 soumise au vote le 13 juin 2021, le pays s’engage résolument dans une politique de transition énergétique. L’objectif ? Offrir au peuple suisse une meilleure qualité de vie, respectueuse de l’environnement, tout en valorisant les ressources renouvelables du territoire. Pour les fonds immobiliers, l’ambition partagée de réduire leur impact environnemental se traduit par le développement d’un parc immobilier durable, répondant aux nouvelles exigences des investisseurs et de la législation.

Aujourd’hui, il n’est plus question pour les acteurs immobiliers de se tenir à l’écart de cette mobilisation environnementale.

Entre planification et résultat : une problématique complexe

La gestion actuelle du parc immobilier peine actuellement à se débarrasser d’une consommation énergétique élevée, responsable de 30% des émissions de CO2. Majoritairement construit avant les années 90, celui-ci ne connaît pourtant qu’un très faible pourcentage de rénovation (moins de 1%).
 

De nombreux éléments légaux ou techniques freinent cet assainissement global attendu. Légalement, le droit du bail n’est pas en phase avec une politique générale d’investissement : si la révision de l’Ordonnance sur les bails entrée en vigueur en juin 2020 favorise les petits travaux d’assainissement, les rénovations plus coûteuses sont encore aujourd’hui très difficiles à mettre en place. De plus, la complexité du système de gestion énergétique n’aide pas à la prise de décisions des assets managers. L’élaboration d’un outil centralisé de gestion des gérances semble fondamentale pour alléger le système et améliorer le suivi et la régulation de la consommation d’énergie.
 

La lenteur de la prise de décision et des procédures de rénovation n’aident pas à une régulation rapide de la consommation énergétique, qui reste élevée encore de nombreuses années après le début des démarches. De par le manque de moyens techniques fiables, les résultats du nouveau calcul de la consommation effectué après la rénovation ne correspondent pas toujours au résultat planifié avant les travaux. Cette différence n’aide pas les gestionnaires à prendre la décision finale : réinvestir oui, mais pour quels résultats ?

Les sociétés Proptech, acteurs principaux d’une industrie qui se réinvente ?

A l’heure actuelle, la majorité du patrimoine foncier suisse peut, après des travaux énergétiques souvent de faible importance et rapides (à l’image de l’installation de capteurs ou d’un compteur connecté), récolter et stocker localement des données de consommation énergétique. Mais pour les fonds immobiliers, l’utilité de ces solutions n’est pas évidente puisque ces données ne sont pas traitées et s’accumulent inutilement d’année en année. Comment proposer aux propriétaires ces solutions innovantes alliant technologie et rentabilité ?
 

C’est le rôle des sociétés Proptech, qui proposent aux fonds immobiliers parfois frileux des installations permettant de valoriser leurs biens, le tout dans une démarche de mobilisation environnementale. Ces solutions proposées par ces nombreuses entreprises suisses permettent de connecter des bâtiments parfois anciens, où la consommation énergétique représente un réel enjeu écologique et économique.
 

Faire communiquer les bâtiments devient la réponse naturelle aux problématiques environnementales, une solution rendue possible par le progrès technologique. Mais cette communication n’est pas qu’une simple collecte de données énergétiques à l’instar de la température, ou de l’humidité : il s’agit d’un travail de fond effectué par une industrie du bâtiment qui se réinvente. Alors qu’il fallait plus d’un an avant de pouvoir accéder aux données de l’année précédente, celles-ci sont centralisées, analysées, valorisées, utilisées pour assurer un suivi en temps réel de la consommation d’énergie et améliorer les performances des bâtiments.

Récolte, analyse et valorisation de la Data : vers une solution rentable ?

Ces mesures peuvent freiner drastiquement une consommation qui peine à être contrôlée. Elles permettent à la fois d’améliorer le suivi énergétique, d’optimiser l’exploitation des bâtiments, mais également de planifier correctement les résultats qui seront obtenus après les travaux de rénovation. Communiquer de la façon la plus précise possible est essentiel : quid du CO2 rejeté ? Des kWh perdus ? De l’argent économisé ? Privés de ces « mauvaises surprises », les fonds immobiliers peuvent investir de manière sécurisée et rénover leur parc immobilier vieillissant.
 

Plus ces solutions se mettront en place en Suisse, plus le nombre de données récoltées augmentera. En centralisant, comparant et analysant la data, de nouvelles études pourront être menées qui permettront aux fonds immobiliers d’anticiper les travaux de rénovation. Ces solutions, pour le moment réactives, peuvent devenir des mesures préventives permettant de réaliser une économie des coûts qu’entraînent l’entretien de tels bâtiments.

Pour conclure

Valoriser les données n’est pas qu’une simple question de consommation énergétique. C’est également améliorer la stratégie ESG (Environnement, Social, Gouvernance) et inscrire son patrimoine immobilier dans une politique de développement durable. Les nouvelles directives environnementales passent aussi par de nouvelles pratiques sociétales : baisser les charges des locataires tout en réduisant l’impact carbone du parc devient un nouvel enjeu d’importance.
 

Poussées par les sociétés Proptech et leur impact de plus en plus significatif dans l’industrie immobilière suisse, les technologies développées dans le cadre de cette nouvelle politique de mobilisation environnementale portent un projet plus grand : agir au bénéfice du tissu économique local, et de la qualité de vie des citoyennes et des citoyens suisses.