Interview

Interview 'COVID 19' - Andreea Stefanescu, CEO de Solufonds

Immobilier 6 min Philippe Perret du Cray

Pour l’interview 'COVID-19' d’aujourd’hui, nous accueillons Andreea Stefanescu, CEO de Solufonds. 

Madame Stefanescu, comment allez-vous et où vous trouvez-vous actuellement ?

Merci, je vais très bien… Et Solufonds aussi, car on est en ce moment dans une phase plutôt positive pour l’entreprise qui a su tenir sa position de force comme direction de fonds, avec un axe important dans l’immobilier. Même au plus fort de la crise, nous n’avons pas vraiment senti de ralentissement dans nos affaires. 

En ce moment, je travaille depuis nos bureaux de la succursale de Zurich. L’ensemble de nos collaborateurs travaillent depuis chez eux et, du coup, j’ai les bureaux presque pour moi toute seule depuis le début de la crise… 

Pouvez-vous nous nous dire en quelques mots qui êtes-vous au bureau et dans la vie ?

J’occupe le poste de directrice générale de Solufonds, rôle que j’ai repris depuis un peu plus de deux ans. J’ai presque vingt ans d’expérience dans des directions de fonds de droit suisse, mais également dans le cadre d’autres juridictions comme le Luxembourg où les Cayman Islands. Je dirais que je suis un pur produit des placement collectifs, c’est pour ceci d’ailleurs que j’ai fait le choix après de nombreuses années au sein d’une très grosse direction de fonds de rejoindre en 2017 une plus petite structure comme Solufonds. J’ai ensuite eu la chance de pouvoir en reprendre la direction générale, avec une grosse restructuration qui commence aujourd’hui à porter des fruits très encourageants si on se réfère aux résultats enregistrés ces deux dernières années. 

Dans la vie privée, j’ai un peu plus de quarante ans (le bel âge, rires), je suis mariée, sans enfants, et j’habite à Zurich. Mais je passe une bonne partie de mon temps en Suisse Romande où nous avons notre siège, près de Nyon pour l’instant, et bientôt à Morges. 

Quel rôle joue Solufonds dans l’industrie de l’immobilier indirect en Suisse ?

 Ces deux dernières années, nous avons fortement consolidé notre place prépondérante de direction de fonds dans l’industrie de la titrisation immobilière. Nous dirigeons aujourd’hui 9 placements collectifs immobiliers, 3 SICAV et 6 fonds contractuels. En plus, nous avons des mandats d’administration immobilière pour deux autres véhicules, un fonds contractuel et une fondation immobilière… et nous allons encore lancer au moins deux SICAV cette année.

Compte tenu du nombre de placements collectifs de droit suisse que nous dirigeons, on pourra bientôt prétendre au rôle de numéro 1 dans le domaine… ce dont nous ne sommes pas peu fiers !

Comment vous êtes-vous organisé pour faire face à la crise du Coronavirus ?

En fait, le télétravail est un mode de fonctionnement déjà bien en place depuis longtemps chez Solufonds. Pas forcément pour tout le monde, ni pour l’intégralité du temps de travail… mais c’est quelque-chose qui fonctionne déjà et presque la totalité des collaborateurs sont équipés d’ordinateurs portables avec des connexions VPN. Du coup, nous avions pu anticiper la crise sanitaire dès le mois de février en splittant nos équipes afin d’assurer la continuité de l’activité en cas de problèmes… et ensuite, avec les mesures imposées par le Conseil Fédéral, l’ensemble des collaborateurs est resté parfaitement opérationnel à domicile. À titre personnel, je suis très soulagée de ne déplorer aucun cas de coronavirus chez nos collaborateurs, et ce d’autant plus que certains d’entre eux sont considérés à risque selon les critères de l’OFSP et ont ainsi pu rester en sécurité à la maison.

Quel impact a, selon vous, cette crise sur le secteur de l’immobilier et de l’immobilier indirect en général ? Et sur votre activité en particulier ?

Je trouve très risqué de s’exprimer aujourd’hui de manière concrète sur l’impact qu’aura cette crise sur les différents secteurs. Je pense en effet que nous n’en sommes qu’au début, qu’il y aura certainement des répercussions sur le secteur immobilier et, puisqu’ils sont fondamentalement liés, des implications sur l’immobilier indirect.

Au 31 mars, nous ne constations quasiment aucune répercussion au niveau du paiement des loyers… business as usual… J’ai plutôt l’impression que nous observerons les premières vraies conséquences cet été, entre juillet et septembre, et après, à plus long terme, dans les 12 à 18 mois. Ce qui ressort des discussions que nous avons pu avoir avec les différents experts indépendants que nous mandatons pour l’évaluation de nos immeubles, je parle des grands noms comme Wuest Partner, CBRE, JLL ou CIFI, c’est qu’ils sont unanimes sur le fait qu’il y aura un effet à la baisse sur la valorisation des immeubles et donc probablement sur la VNI (Valeur Nette d’Inventaire) des fonds. Mais nous sommes confiants car les différentes projections de stress test que nous avons pu réaliser avec les gérants de fonds et nos promoteurs démontrent que l’ensemble de nos produits ont de solides bases et devraient traverser cette crise sans problèmes.

En ce qui concerne plus particulièrement l’impact sur l’activité de Solufonds, il n’y en a pas vraiment eu sur les augmentations de capital prévues cette année. La première, avec une date de libération au 31 mars, a été maintenue malgré la situation de crise et nous sommes très satisfaits du résultat, même si elle reste inférieure à ce que nous espérions lever. Les deux autres auront lieu comme prévu entre juin et juillet. Par contre, certains lancements de nouveaux produits seront reportés… même si nous avons aussi lancé avec succès une nouvelle SICAV au 31 mars qui est aujourd’hui active sur le marché en achetant des immeubles.

Le marché a certes ralenti mais il est loin d’être à l’arrêt et je peux vous dire qu’on travaille presque plus que d’habitude. Nous pensons même que cette crise peut représenter une opportunité pour les gestionnaires les mieux établis et surtout les mieux organisés et qu’ils en ressortiront renforcés. Par exemple, ces acteurs de l’immobilier indirect vont probablement avoir de très belles opportunités d’acheter des biens attractifs sur le marché, du fait de la baisse des valeurs et, surtout, du fait que les caisses de pensions qui sont traditionnellement les plus gros concurrents à l’achat de biens se retrouvent aujourd’hui surinvesties en immobilier après la chute des autres classes d’actifs et devraient donc nous laisser plus de place sur le marché... Il faudra avoir des moyens pour en profiter, mais j’y vois de très belles opportunités.

Rédaction Immoday.ch

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