Une hausse des prix de l'immobilier en Suisse à relativiser

04/11/2024

Rédaction

Immoday

4 min

Si l'on compare la hausse des prix de l’immobilier en Suisse ces 10 dernières années avec celle des grandes villes du monde, on est loin des records. Au vu du niveau des salaires, l'immobilier des grandes villes helvétique reste abordable.

 

Comme chaque année, UBS vient de publier son Global Real Estate Bubble Index. Avec quelques chiffres intéressants qui permettent de mettre la croissance des prix de l'immobilier helvétique en perspective. En effet, si l'on analyse les chiffres des grandes villes du monde ces 10 dernières années, on constate que les hausses réelles annualisées les plus importantes ont été enregistrées à Miami (7,5 %), à Amsterdam, (5,8 %) et à Tokyo (5,3 %).

 

De ce point de vue, la forte hausse des prix à Zurich, dont on a beaucoup parlé ces derniers mois, est à relativiser. Elle n'a été en effet que de 3,4 % en moyenne, ces 10 dernières années. Quant à Genève, ce n'est que 1,1 %. Ce qui n'est pas une surprise pour les investisseurs, au vu du tassement des prix observés ces trois dernières années.

 

Cette perspective à long terme montre aussi quelques surprises, puisque qu'une très grande mégalopole comme Londres a connu une baisse moyenne des prix ces 10 dernières années, de - 0,9%. Idem pour Hong Kong, avec une plongée de -12 % ces 12 derniers mois, et de - 0,2 %, en moyenne, durant la dernière décennie. Durant ce laps de temps, les baisses les plus importantes ont été celles de São Paulo, -2,5 %, et de Dubaï, -1,3 %. Même si dans les deux cas, l'immobilier s'est repris ces 12 derniers mois, et particulièrement à Dubaï, avec une progression de plus de 16 %!

 

22 ans de travail pour acheter un appartement à Hong Kong

 

Autre statistique intéressante publiée par UBS dans son rapport, le nombre d'années de travail qu'il faut à un employé moyen pour acheter un appartement de 60 mètres carrés près du centre-ville. À cette aune, il vaut mieux habiter à San Francisco, Miami ou Madrid où 5 ans de travail suffisent, en moyenne, plutôt qu'à Genève, où il faut 7 ans, et à Zurich, 8 ans, comme à New York. Ceci dit, il y a toujours pire, puisqu'à Paris il faut 13 ans, à Tokyo 14 ans, et à Hong Kong, record, 22 ans de travail pour acquérir un appartement!

 

Mais on peut aussi estimer la cherté de l'immobilier d'une autre manière, via sa rentabilité. Par exemple, pendant combien d'années faut-il louer un bien pour le rembourser ?  Et là, tout change. Si Miami est toujours bien placé, puisque 15 ans suffisent, tout comme Dubaï, les grandes villes suisses se retrouvent en queue de peloton. Il faut en effet encaisser 39 ans de loyers pour rembourser un appartement à Genève, et 41 ans à Zurich, ce qui est le record parmi toutes les grandes villes analysées par UBS.

 

De là à dire que, par rapport au prix du bien, les loyers dans les grandes villes suisses sont trop bas, il y a un pas que nous ne franchirons pas.

 

 
Rédaction - Immoday.ch