Le monde reste confronté à de nombreux défis, qu’il s’agisse de conflits ouverts ou de tensions géopolitiques, qu’ils soient anciens ou émergents. En 2024, une année marquée par des élections dans de nombreux pays, les transformations politiques et économiques sont omniprésentes, avec des répercussions significatives sur les marchés immobiliers.
Roger Hennig, hôte du 19e Schroders ImmoInvest Forum le 5 novembre 2024 et nouveau Head of Continental Europe Real Estate chez Schroders Capital depuis octobre, a mis en lumière, à la veille des élections présidentielles américaines, l’impact crucial des dynamiques géopolitiques sur les investissements immobiliers. Selon lui, les évolutions politiques et économiques, combinées à un climat d’incertitudes croissantes, influencent fortement les décisions des investisseurs.
Georg Häsler, journaliste spécialisé en politique de sécurité à la NZZ, a introduit l’événement avec une présentation captivante sur les répercussions des tensions sécuritaires et des mutations politiques sur la Suisse. Sa conclusion était sans équivoque : la Suisse doit éviter de s’endormir dans un sentiment de sécurité illusoire et prendre des décisions stratégiques majeures dans les années à venir, notamment en matière de neutralité et de politique de défense.
Messieurs Häsler et Hennig ont ensuite participé à un débat aux côtés de Georg Wunderlin, Global Head of Private Assets chez Schroders, Zoltan Szelyes, CEO de Macro Real Estate AG, Stefan Pfister, CEO de KPMG Switzerland et Vice Chairman de KPMG International, ainsi que Lydia Naef, Chief Real Estate Officer de Flughafen Zürich AG. Ensemble, ils ont élaboré les implications de la géopolitique sur les investissements et les flux de capitaux mondiaux. Parmi les thèmes centraux abordés figuraient la « déglobalisation », le « reshoring » des productions, le cloisonnement des marchés économiques dans un nouvel ordre multipolaire, ainsi que le rôle croissant de l’analyse des données dans des économies de plus en plus numérisées.
Les intervenants ont unanimement reconnu l’impact profond de ces tendances sur les investissements immobiliers. Par exemple, la « déglobalisation » incite les entreprises à rapprocher leurs sites de production de leurs marchés nationaux, générant ainsi de nouvelles opportunités mais aussi des défis pour les investisseurs. Parallèlement, la segmentation des marchés économiques contribue à fragmenter l’économie mondiale, influençant à son tour les stratégies d’investissement.
L’importance croissante de l’analyse des données a également été un point central des discussions. Dans un monde de plus en plus digitalisé, les infrastructures de données et les centres énergétiques deviennent des actifs stratégiques. La capacité à exploiter et interpréter de vastes quantités de données constitue désormais un avantage compétitif clé. Cependant, les experts ont mis en garde contre les biais ou erreurs potentielles dans l’utilisation de l’intelligence artificielle, qui pourraient conduire à des décisions d’investissement erronées.
En conclusion, les experts ont insisté sur le fait que la combinaison des transformations géopolitiques et de la numérisation allait remodeler durablement les marchés immobiliers. Pour réussir dans cet environnement en constante évolution, les investisseurs devront faire preuve d’une grande flexibilité et d’une capacité d’adaptation, un consensus partagé par l’ensemble des participants du panel.
Rédaction - Immoday.ch