«La récolte de data est tellement fastidieuse que les professionnels de l'immobilier préfèrent nous sous-traiter cette tâche»

«La récolte de data est tellement fastidieuse que les professionnels de l'immobilier préfèrent nous sous-traiter cette tâche»

Interview 6 min Rédaction • Immoday.ch
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Avant de conquérir le monde, sa modeste ambition, Quanthome, cherche à faire sa place sur le marché immobilier suisse, en proposant de la data, en clair des bases de données sur tous les bâtiments et tous les véhicules de placement. Mais de la data uniquement, pas d’expertises. Selon cette jeune start-up, la récolte de données solides, complètes et à jour est une activité tellement fastidieuse, chronophage et coûteuse que les professionnels du secteur, de l'architecte au fonds de placement préféreraient la sous-traiter.

Un nouvel acteur est arrivé dans le marché déjà bien occupé des données immobilières. Mais avec une approche originale, puisqu'il ne propose que de la data destinée à l’investissement immobilier, avec de très grandes ambitions, puisque, après la Suisse, Quanthome aimerait s'étendre à toute l'Europe, voire au monde entier pour unifier les données immobilières. Les deux fondateurs et actuels co-CEO, Ali Baghdadi et Oscar Delabranche nous en disent plus.

Pour nos lecteurs qui ne connaîtraient pas Quanthome, pourriez-vous nous faire une brève présentation ?

En toute modestie, nous nous avons l’ambition de devenir le Bloomberg de l'immobilier. En clair, nous proposons l’accès à des bases de données structurées sur tous les bâtiments construits en Suisse, présentées sur une plateforme facile d'utilisation qui permet de faire des analyses, des comparaisons, des estimations, sur un immeuble de rendement particulier, un quartier ou tout un portefeuille, que ce soit sur des considérations générales ou des points très particuliers, par exemple la durabilité.

Vous n'êtes pas les seuls à proposer ce genre de données.

Plusieurs entreprises se définissent comme fournisseurs de données immobilières mais rares sont celles qui donnent libre accès à autant de points de données pour développer ses propres modèles. En nous concentrant sur la récolte, le nettoyage et la modélisation des données, sans toucher à l’expertise ou l’Asset Management, nous évitons tout conflit d'intérêt. Nous nous autorisons à travailler avec tous les acteurs de l’investissement immobilier institutionnels, allant des experts et des courtiers jusqu’aux auditeurs et aux Asset Managers.

Et où trouvez-vous ces données ? 

À l’origine, ce sont des données publiques ou semi publiques, qui concernent tous les aspects d'un bâtiment, sa surface, le nombre d'étages, son âge, sa consommation énergétique, son utilisation (résidentielle, commerciale, industrielle, mixte, etc.), les loyers s'il y a eu des annonces récentes, le dernier prix si le bien a été vendu, mais aussi sa position par rapport aux transports publics, les dernières rénovations, etc. Et comme il y a souvent plusieurs sources d'information, nous les recoupons pour avoir au final la data la plus correcte possible. Car il faut savoir que la plupart des bases de données sur l'immobilier en Suisse, y compris dans les registres officiels, fourmillent d'erreurs. 

Ce qui n'est évidemment pas le cas de vos bases de données...

Ce qui est moins le cas chez nous, à cause de la qualité de nos modèles de traitement des données et de nos algorithmes. À notre connaissance nous sommes les seuls à fournir un éventail aussi large de data, utilisable avec un instrument aussi souple. On peut, par exemple, prendre un fonds de placement immobilier, regarder où se situent ses immeubles, dans quelles villes mais aussi dans quels quartiers, puis examiner à un à un tous les immeubles du portefeuille, appartement par appartement, avec pour chaque bien, toutes les données disponibles. Ce qui est un outil formidable pour les Asset Managers, mais aussi pour les investisseurs institutionnels.

À part les fonds et les investisseurs, qui est intéressé par ces données ? 

Potentiellement tous les acteurs de l'immobilier, que ce soient des architectes ou des gérances, des conseillers, des auditeurs, des experts, des promoteurs ou, bien entendu, tous les investisseurs institutionnels, des caisses de pension aux fonds de placement immobiliers en passant par les banques et les gestionnaires de fortune qui veulent proposer ce type d’actif à leurs clients. Le nombre de clients potentiels est vraiment énorme.

Pourtant, les plus gros investisseurs ont déjà leurs équipes qui analysent le marché immobilier Suisse. Pourquoi auraient-ils besoin de vos services ?

C'est que leur valeur ajoutée se crée essentiellement dans l'Asset Management pas dans la récolte de data, qui est un travail fastidieux, chronophage, et au final assez coûteux. Donc, s'ils trouvent une entreprise indépendante qui leur fournit de la data solide, fiable et constamment remise à jour, ils ne devraient pas hésiter à lui sous-traiter cette tâche.

Ça, c'est pour la théorie mais concrètement, ces acteurs sont-ils devenus vos clients ? 

L'entreprise a été lancé en 2022, et nous avons mis deux ans avant de commercialiser notre plateforme. Mais, aujourd'hui, nous sommes 16 personnes dont 12 ingénieurs et nous avons réussi à convaincre de nombreux clients, des grandes banques, des fournisseurs de services industriels, des banques privées, des fonds de placement, et quelques caisses de pension. En tout, actuellement, une vingtaine d'entreprises.

Ça fonctionne par abonnement, comme Bloomberg ? 

Exactement la même chose, avec des abonnements annuels par entreprise et par utilisateur. Nous proposons aussi des suivis spécifiques, par exemple si une entreprise veut toutes les données concernant une zone dans laquelle elle aimerait investir, ou une analyse des loyers du quartier, qui permet de déterminer le loyer maximal correct d'appartements que l'on aimerait acquérir. Dans ce cas, on extrait pour notre client toutes les données dont il a besoin, ce qui sera, pour lui, une formidable aide à la décision. Mais ensuite, comme nous l'avons dit, nous ne donnons pas de conseil, au client de faire ce qu'il veut avec ces données.

Si tout fonctionne comme vous le souhaitez, où on sera Quanthome dans 5 ans ?

Pour nous, la Suisse n'est qu'un point de départ, un marché très institutionalisé sur lequel on se fait les griffes. Pour la suite, on aimerait étendre nos bases de données à tous les pays d'Europe, voire du monde. Pour que, dans quelques années, un Asset Manager, puisse comparer, avec des données similaires, des immeubles dans toutes les grandes villes d'Europe et pas seulement en Suisse. 

Vous pensez que c'est faisable, qu'il y a autant de données publiques sur l'Immobilier dans les autres pays qu'en Suisse ? 

D'après une étude de JLL, des consultants internationaux, en matière de transparence et de disponibilité des données immobilière, la Suisse n'est qu'en 17e position. Donc, si on réussit à s’imposer en Suisse, si notre modèle prouve son efficacité, on devrait pouvoir le répliquer sans trop de problèmes dans d'autres pays, plus transparents. D'autant plus facilement que notre modèle d'extraction des données est automatisé. Ce qui implique aussi que l’on n'aura pas besoin d'une immense équipe pour y arriver, peut-être une cinquantaine de personnes au maximum. 

Rédaction Immoday

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