Interview '5 minutes avec' - Karl Theiler

Interview '5 minutes avec' - Karl Theiler

Immobilier 7 min

Pour l'interview '5 minutes avec' nous recevons aujourd'hui Karl Theiler, CEO d’Akara Funds SA et vice-président du CA d’Akara Real Estate Management AG.

'5 minutes avec' est une série d’interviews destinées à faire connaitre les acteurs de la titrisation immobilière en Suisse.

Monsieur Theiler, vous avez fondé Akara Funds SA en 2016 avec Jonathan van Gelder. Après de nombreuses années couronnées de succès dans le secteur, est-ce la réalisation d’un rêve professionnel ?

J’ai toujours voulu créer mon entreprise. Mais aux divers postes que j’ai occupés dans des sociétés cotées en Bourse et des grands groupes, j’ai toujours eu la chance d’avoir des missions passionnantes à accomplir. J’ai donc relégué au second plan cette envie.

Ma carrière a cependant pris une autre direction lorsqu’on a proposé à ma femme de travailler à Chicago. J’ai résilié mon contrat chez Swisscanto où j’avais passé presque dix années, et nous avons déménagé aux États-Unis. Même si ce n'est pas ce qui était prévu, je suis resté homme au foyer pendant deux ans et demi. C’était super ! Pendant cette période, j’ai aussi suivi une formation d’EMBA et c’est là que mon envie de créer une entreprise s’est réveillée en moi.

C’est alors que Jonathan van Gelder m’a proposé de monter ensemble une activité. Au même moment, j’ai reçu une offre d’emploi passionnante, mais je me suis dit que si je ne profitais pas de l’occasion pour oser l’indépendance, je ne le ferais jamais.

Aujourd’hui, je peux dire que je ne regrette pas une seconde de m’être lancé. J’adore ce que je fais ! Dans ce sens, oui, c’est un rêve qui s’est réalisé.

Quelle est selon vous votre principale qualité professionnelle ?

Je crois que ce qui me caractérise c’est que, pour moi, le travail n’est pas du travail. Je le fais très volontiers et j’ai même du mal à m’en détacher. Le travail, c’est en même temps mon hobby.

Je ne recherche pas l’équilibre entre travail et vie privée, parce que pour moi tout se mélange et cela me rend heureux. Pour y arriver, j’ai de l’énergie à revendre et ce qui me distingue, c’est mon obstination – il faut que tout soit parfait. Je n’abandonne jamais, jusqu’à ce que les gens me persuadent ou que je persuade les gens.

Malgré l’absence de stricte séparation entre votre vie privée et votre vie professionnelle, comment décririez-vous l’homme que vous êtes en privé ?

Du côté privé, la famille passe avant tout. Je trouve important de passer du temps avec ma femme et mes enfants et d’être à leurs côtés. J’entretiens mes amitiés et je fais du sport. Le ski, le wakeboard et le jogging sont des sports que je peux faire lorsque j’ai du temps. Et oui, après tout cela il ne reste pas beaucoup de temps dans l’agenda de l’homme privé (rire).

Est-ce qu’il y a une chose qui vous transporte ?

J’apprécie la bonne chère et le bon vin – et en bonne compagnie de préférence. D’ailleurs, je n’hésite pas à me mettre aux fourneaux, ou au barbecue en été !

Quel rôle attribuez-vous à Akara dans le secteur des placements immobiliers indirects en Suisse ?

Lorsque nous avons commencé en 2016, nous avions de nombreux défis à relever. Nous étions quatre, et nous ne savions pas si nous allions obtenir ne serait-ce que l’autorisation de la FINMA. Nous avons risqué énormément, y compris financièrement. À l’époque, nous nous étions fixé l’ambition suivante : réunir une équipe jouissant de la confiance de tous les acteurs, qui respecte des principes éthiques actuels   et   que   l’on  puisse   associer   aux meilleurs du secteur des fonds immobiliers. Aujourd’hui, nous avons dépassé ce stade. L’équipe est là, et nous respectons naturellement les autres principes. Mais nous nous sommes fixé un autre objectif : « que l’on pense Akara lorsqu’on pense immobilier» – et qu’on y pense en bien. Nous y travaillons.

Quels seront les principaux défis d’Akara et du secteur dans un proche avenir ?

En assurant la prévoyance, les revenus et le patrimoine de nos investisseurs avec nos biens immobiliers, nous avons déjà une mission qui engage notre responsabilité. L’environnement des taux et l’inflation constituent certainement nos principaux défis à l’heure actuelle. Nous ne pouvons influer ni sur l’un, ni sur l’autre. En ce moment, nous faisons donc chaque fois un pari sur le marché.

Il y a trois ans, nous avons vu que les intérêts restaient faibles et que les prix de l’immobilier augmentaient. Par conséquent, nous avons fait des acquisitions. Aujourd’hui, nous savons que nous avons bien misé. Mais il peut aussi arriver qu’on se trompe. Notre plus grand défi, c’est de faire les bons pronostics et de prendre les bonnes décisions dans cet environnement.

Que faut-il aussi prendre en compte ?

La politique joue un rôle important. Je pense que notre pays possède un système politique de qualité. Mais dans le domaine de la politique foncière et de la construction de logements, on peut faire bien mieux. Ce serait une erreur de remplir les vides en construisant à tout va. Il faut plutôt se fixer comme objectif de densifier les sites qui s’y prêtent et de protéger les lieux naturels encore préservés. Avec la politique actuelle, c’est très difficile. Mais ce qui est clair, c’est que si nous ne créons pas davantage de logements dans les villes, les prix continueront d’y augmenter.

En plus, il faudrait faciliter le processus du permis de construire. On observe souvent des chantiers bloqués ou au moins reportés aux calendes grecques sans argument tangible ni raison concrète. Cela empêche de mener les chantiers aux endroits qui en ont besoin et nuit à la place suisse ainsi qu’à ses habitants.

Quelle valeur accordez-vous au thème de la durabilité dans les placements immobiliers indirects ? Comment Akara tient-elle compte des critères ESG ?

Nous avons suivi un processus. Évidemment, à l’étape de la fondation, nous avions davantage en tête la survie de l’entreprise que la prise en compte des critères ESG. Mais il faut bien dire que les bâtiments représentent à peu près 60% de l’empreinte environnementale de la Suisse. C’est pourquoi je pense que dans ce domaine, nous avons une responsabilité d’autant plus grande.

Nous devons adopter les thèmes ESG, c’est incontournable. Nous en sommes persuadés, mais c’est aussi une exigence des investisseurs. Les caisses de pension, en particulier, sont tenues d’investir de manière durable. C’est pourquoi, deux ans après la fondation, nous nous sommes penchés de près sur ce thème et croyons dur comme fer en notre volonté de développer notre portefeuille selon ces critères. Nous ne disons pas que nous avons un produit durable, mais que nous le gérons de manière durable.

L’année dernière, nous avons accueilli au conseil d’administration Ingrid Deltenre, pour qui ce thème revêt une grande importance et qui accompagne la croissance de l’entreprise pour tous les aspects RH et sociaux.

Dernière question : si vous pouviez revenir en arrière, que feriez-vous autrement ?

 Je suis quelqu’un de très positif, alors je ne changerais pas grand-chose. Je suis très satisfait et je considère mes échecs personnels et professionnels comme des passages obligés qui m’ont mené à ce que je suis aujourd’hui.

Je ferais les mêmes choix, sauf que j’aurais passé plus de temps à apprendre les langues étrangères dans ma jeunesse. Dans l’immobilier, je trouve essentiel de parler couramment le français et aussi l’anglais. Dans ce domaine, j’ai encore une belle marge d’amélioration. J’ai cependant constaté qu’avec l’âge, c’est de plus en plus difficile (rire).

Rédaction-Immoday.ch

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