
Cette année encore les Rencontres Signa-Terre ont confirmé leur statut d’événement incontournable du calendrier immobilier romand. Pour leur édition 2025, organisée en octobre à Genève, elles ont réuni plus d’une centaine de professionnels venus s’informer et échanger sur le thème de la transition énergétique. Table ronde, témoignages et networking ont rythmé ce rendez-vous.
La matinée a commencé dans la bonne humeur autour de croissants croustillants et de cafés, un moment idéal pour échanger avant de rejoindre l’élégante salle de la maison communale de Plainpalais, construite au début du XXe siècle selon les plans de l’architecte Joseph Marschall.
Nicolas Demierre, nouveau directeur général de Signa-Terre, a été le premier à prendre la parole, en évoquant la transition de direction intervenue en avril 2025. «À titre personnel, reprendre le rôle derrière Laurent Isoard, co-fondateur et personne très importante pour Signa-Terre, est intense. Cette transition prévue et planifiée dans la durée se passe très bien.»
Sensibiliser les propriétaires
Pour aborder l’ordre du jour, de la stratégie à la réalité du terrain, la table ronde réunissait les dirigeants de quatre régies genevoises : Diane Barbier-Mueller, de Pilet & Renaud ; Virginie Galland, de Naef Immobilier ; Stéphane Jaggi de Moser Vernet & Cie et Blaise Delacuisine de GPT Gestion de Patrimoine Foncier.
«En tant que régie, nous sommes vraiment des gestionnaires de fortune immobilière, mais nous avons aussi un rôle central très important avec des attentes fortes de la part des propriétaires», a souligné Stéphane Jaggi.
L’un des principaux défis reste la sensibilisation des propriétaires. Les réalités diffèrent selon les profils : les clients institutionnels et privés n’ont ni les mêmes moyens économiques, ni les mêmes incitations fiscales. Les propriétaires privés, en particulier, restent parfois réticents à investir dans la rénovation énergétique, freinés par le coût initial des travaux.
Les régies doivent également composer avec la complexité réglementaire et administrative, qui peut ralentir voire bloquer certains projets. Diane Barbier-Mueller a ainsi regretté les délais pour obtenir l’autorisation pour les travaux énergétiques. «Aujourd’hui, il faut compter entre 12 et 18 mois pour des autorisations portant sur des rénovations moyennes ou lourdes.» Alors que la loi fixe un délai de trois mois.
Pour surmonter ces obstacles, les régies mettent en place des solutions concrètes : création d’équipes dédiées à la rénovation énergétique, formation du personnel aux aspects techniques et fiscaux, collaboration avec l’État et les communes pour faciliter les autorisations, et planification des travaux sur le long terme.

La digitalisation, booster de la transition
Dans ce contexte, la digitalisation accélère la transition énergétique et environnementale du parc bâti. Elle rend le reporting environnemental plus transparent et fiable, permet de mesurer la performance énergétique (IDC, CECB) et de détecter les écarts pour optimiser la consommation et alerter les parties concernées.
La collecte et l’exploitation des données se situent au cœur de cette digitalisation. Signa-Terre a donc identifié trois leviers d’amélioration. Le premier est le télérelevé des compteurs présents dans tous les bâtiments et non pas uniquement dans ceux des nouveaux quartiers, a insisté Nicolas Demierre. Le deuxième porte sur le transfert des données directement chez les fournisseurs. Le troisième levier consiste en une lecture automatique des factures afin d’extraire les bonnes données et ensuite les utiliser.
Pour répondre à ces attentes, Signa-Terre a développé différentes solutions, notamment Immotools, une plateforme de comptabilité énergétique complète en centralisée.
Rating ESG et transparence
La précision des données récoltées permet de répondre à la problématique du rating ESG (environnement, social, gouvernance). Les fonds d’investissements et les caisses de pensions sont particulièrement concernés, car ils doivent répondre à une demande croissante de transparence quant à la publication de leurs bilans énergétiques, environnementaux et de leurs indicateurs ESG.
Vincent Clapasson, associé chez Wüest Partner, a souligné l’importance du rating ESG Plus, une version renforcée d’un rating ESG classique.
«L’ESG Plus est basé sur 120 indicateurs avec des données récoltées de manière automatique, mais aussi par des experts. Il intègre aussi des informations ESG supplémentaires fournies par l’entreprise, le gestionnaire ou le propriétaire immobilier.»
Témoignages et clôture
L’événement s’est terminé par les témoignages de GPF Gestion de Patrimoine Foncier et de la Fondation Parloca, clients de longue date de Signa-Terre. Parloca, qui délègue à Signa-Terre la surveillance énergétique de l’ensemble de son parc immobilier depuis 2013, a notamment fait état d’une baisse de 52,1% des émissions de CO2.
Les Rencontres Signa-Terre se sont conclues autour d’un déjeuner convivial, fidèle à l’esprit d’échange et de collaboration qui caractérise l’événement depuis ses débuts.
Odile Habel • Immoday.ch