
À priori, tout devrait inciter les investisseurs à lancer de nouvelles constructions de logements locatifs. La demande est là, le taux de vacance n'a jamais été aussi bas, les financements sont bons marchés. Pourtant, le nombre de demandes de permis de construire n'a quasi jamais été aussi bas depuis 20 ans. Seul point positif, les permis délivrés sont en hausse. Après avoir atteint, en 2023, le plus bas également de ces 20 dernières années
La situation sur le marché des logements locatifs ne va pas s'améliorer ces prochaines années, si l'on en croit une étude récemment publiée par Raiffeisen.
En effet, malgré un contexte favorable aux investisseurs, on ne constate pas d'augmentation de l'offre de construction, bien au contraire. Et la situation ne devrait pas s'améliorer au vu du niveau des demandes de permis de construire, bon indicateur de l'évolution de l'offre d'ici 2 à 3 ans.
Un point positif le nombre de permis délivrés à augmenté
On avait certes enregistré un rebond au deuxième semestre 2024, avec des demandes de permis de construire correspondant à plus de 50'000 unités de logement, mais, depuis, le chiffre est de nouveau à la baisse (47'000 demandes entre juillet 2024 et juin 2025, soit le retour au plus bas niveau depuis 20 ans). On est très loin des sommets atteints dans les années 2010, où l'on enregistrait, en moyenne, 60'000 demandes annuelles avec même un pic à plus de 75'000 demandes en 2012.
Seul point positif, le nombre de permis délivrés, lui, a augmenté ces derniers mois. Pourtant, selon Raiffeisen, il ne faut pas trop se réjouir de cette tendance, puisque cette augmentation s'explique avant tout par plusieurs grands projets immobiliers de la région genevoise, qui se sont enfin concrétisés, plusieurs années après leur lancement. Quoi qu'il en soit, près de 48'000 logements ont été autorisés aux cours des 12 derniers mois, une hausse assez impressionnante par rapport aux 36'000 unités de 2023 (au plus bas depuis 20 ans alors que, dans les années 2010, près de 50'000 permis étaient délivrés chaque année, en moyenne).
Malheureusement, en raison des longs délais de planification et de construction, ce n'est qu'en 2027 et 2028 que ces projets qui ont récemment reçu le feu vert verront le jour et permettront de détendre un peu le marché du locatif.
Un contexte de marché pourtant extrêmement favorable
En attendant, ces deux ou trois prochaines années, le rythme de nouvelles constructions va rester faible. Malgré un contexte de marché extrêmement favorable pour le développement de projets, avec des taux d'intérêt bas, des banques qui ont des capitaux à placer, des loyers en hausse et des risques de vacance quasiment inexistants. Autant de points qui compensent des coûts de construction toujours élevés et qui devraient stimuler les nouveaux projets. Ce qui n'est malheureusement pas le cas à cause des obstacles traditionnels que sont la multiplication des oppositions et la complexité croissante des réglementations. Tout cela est connu, mais rien ne bouge.
Et rien ne risque de bouger selon Raiffeisen, puisqu'un léger relâchement de la pression migratoire devrait permettre d'alléger temporairement la tension sur le marché locatif. Ce qui ne va pas inciter les décideurs politiques à résoudre les problèmes structurels d'offre de logements.
La Rédaction Immoday
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